
Parfois je ne sais pas, je ne saisis pas. Le trait d’humour, la parole légère. Parfois je surfe dessus et parfois ça vient, une fois de plus, appuyer là où ça fait mal. Comme si il y avait encore des choses à sortir, encore des blessures mal guéries, des cicatrices trop fraiches qu’un simple effleurement réveille.
Parfois la vie des autres, leurs choix, leurs projets, leurs envies me renvoient à mes propres peurs, pas celles que je connais, celles que je cache bien profondément, que j’oublie, auxquelles je ne veux pas penser parce que ça me donne le vertige. Et dans la conversation je dérive vers ce qui ne fut pas, ce que je n’ai pas connu, ce que j’ai évité, ces pas que je n’oserais peut-être jamais, ces sentiments qui ne resteront vivants que dans le présent, sans lendemain.
Parfois je me perds encore dans mes contradictions, dans ce que j’ai et ce que je voudrais avoir, ce que je ne m’autorise pas à demander, à être peut-être bien.
Parfois ça fait encore un peu mal et alors je sais que je viens de passer un cap et qu’un autre m’attend. Un virage qui chaque fois me demande d’aller encore plus loin, à l’intérieur de moi, pour faire tomber les barrières, regarder en face les limites que je m’impose, mes angoisses pour les dépasser.
Tout est mouvement. Les cycles se suivent et ne se ressemblent pas. Tout est en construction sans cesse. Tout est redéfinition de mes priorités, de mon équilibre à chaque instant.
Chez vous, comment ça se passe? Comment gérez-vous vos peurs, vos contradictions? Vos blessures appartiennent elles au passé ou se rappellent elles encore à vous de temps en temps?
J’avais des valises entières de maux que je trimballais depuis mon enfance et j’attendais en quelque sorte que ça se passe… jusqu’au jour où ça a pris trop d’importance et que ça m’a vraiment pourri la vie. J’en ai parlé à ma toubib de l’époque (ce n’est pas récent) qui m’a envoyée voir un psy. J’étais plutôt contre au départ sachant que dans cette corporation il y avait “à boire et à manger”. Elle a insisté me disant que si ça ne me convenait pas, je pourrais toujours ne pas y retourner. Et aussi en me précisant que c’était un “Lacanien” et pas un “Freudien” et que c’était deux écoles très différentes.
J’ai commencé avec au début peiné un peu à trouver quoi raconter à cet inconnu quasi muet qui, lorsque je m’arrêtais de parler, relançait la machine avec juste un “oui???”. J’ai eue envie de lui dire “et à part oui, vous savez dire quoi?” mais pour une fois j’ai fermé mon clapet et j’ai continué. La thérapie a durant pratiquement 3 ans mais si j’avais su à quel point cela pouvait libérer, ouvrir le chemin, découvrir et sortir tout ce qui était enfoui en moi, je l’aurais fait 20 ans plus tôt.
Ce fut une libération, ma libération et si je devais conseiller un psy à qui que ce soit, je conseillerais un Lacanien. Ils ne causent pas mais justement à cause de ce silence, on se sent un peu contraints de parler et petit à petit tout sort et c’est génial.
Mes maux et mes peurs je les ai évacués chez lui.
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Je crois qu’il faut un jour ou l’autre vider son sac Marie. Le plus tôt est le mieux. Au risque de se pourrir l’existence.
Dans le champ de l’esprit, il y a de tout, il suffit de trouver ce qui convient le mieux à chacun.
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Hello Marie j’ai adoré te lire !!!! perso ma plus grande blessure c’est mon adolescence et mes premiers rapport avec les filles je n’ai jamais été a l’aise ca ma pourri la vie …. bisous .
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Merci beaucoup Eric.
On sous estime souvent les blessures de l’enfance, l’adolescence alors même que ce sont elles qui marquent, bien souvent à vie.
Bises et bonne journée
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J’avance en croyant laisser le passé derrière moi et soudain, paf ! Il me rattrape. Je traîne encore beaucoup de vieilles peurs, de vilains souvenirs et de complexes qui arrivent encore à me gâcher la vie. Dès que j’arrive à me débarrasser de l’un d’eux, ou juste à l’atténuer, je me dis que c’est déjà en soi une victoire. On porte tous nos fragilités en nous j’imagine. même si on ne voit pas forcément celles des autres… belle et douce soirée ! Des bisous d’ici.
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Tant que certaines choses ne sont pas réglées elles reviennent Sandra mais ce qui est bien c’est qu’en même temps nous pouvons avancer et à chaque victoire on lâche quelque chose et on marche plus légèrement.
Tu as raison on pense toujours que c’est plus simple pour les autres mais en réalité nous devons tous faire face à des blessures.
Je t’embrasse et porte toi bien!
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“Des cicatrices trop fraîches qu’un simple effleurement réveille.” C’est une vraie souffrance de traîner ce genre de plaies y compris pour les interlocuteurs qui parfois ne savent pas sur quel pied danser et doivent se censurer pour éviter un sujet dangereux. J’ai souvent eu cette sensation pénible de m’interrompre en pleine phrase.
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Je pars du principe – aujourd’hui – que je suis seule responsable de la manière dont je reçois les mots des autres. Personne ne devrait se censurer. Et même quand ça blesse, c’est qu’il y a quelque chose à travailler, retravailler pour que ça ne fasse plus mal, pour que ça devienne neutre.
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tu as raison, ce n’est pas facile en pratique mais tu as archi raison
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Comme tout ça s’apprend!
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Tu fais ton chemin.
Il n’est jamais droit, ni lisse mais il apporte beaucoup.
Des douleurs, j’en ai plein mais sur mon chemin j’ai appris à me protéger.
Il m’arrive toujours de souffrir mais moins vivement.
Je ressens aussi beaucoup moins d’angoisses et d’instants mélancoliques.
Comme une sorte de carapace qui reste encore perméable.
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Merci beaucoup Céline pour tes mots qui me touchent.
Avec le temps on apprend à s’accueillir, s’accepter, se protéger quand c’est nécessaire, avancer toujours vers plus de vérité et de lumière
Belle journée à toi
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On m’aurait dit il y a quelques années que j’avais des blessures cachées dans chaque recoin, je ne l’aurai pas cru … Et il y a eu cette maladie. L’obligation de m’arrêter, de prendre le temps. J’ai revisité toutes ces parts sombres de moi. C’est comme un oignon qu’il a fallut éplucher couche après couche. Et je suis arrivée au cœur de l’oignon dans cette partie de l’âme et du corps si meurtrie et blessée. Je sais aujourd’hui que l’on ne peut guérir de nos blessures qu’en ayant le courage de les regarder en face, qu’en ayant la force de revivre ses émotions qui y sont attachées, qu’en traversant un peu la mort parfois tant ça fait mal. Mais tout ce travail rapproche de la lumière, de cette part de soi divine et sacrée. Il faut toujours traverser l’ombre pour accéder à la lumière, il n’y a pas d’autre choix.
Je t’embrasse Marie.
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Quel chemin Catherine!
Et tu as raison pour guérir il faut aller à l’intérieur, faire face à ce qu’il y a de plus sombre et de plus dur en nous, faire le chemin en sens inverse en quelque sorte pour sortir les maux et panser les blessures. La lumière n’attend que cela, son heure pour sortir de dessous les ruines et briller.
Merci pour ces mots magnifiques. Je t’embrasse bien affectueusement.
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