Une fois n’est pas coutume, je rédige mes états d’esprit le dimanche. Je dépose en passant une pensée chaleureuse aux deux fondateurs de ce rendez-vous incontournable et j’espère qu’ils se portent bien (Zenopia et The Postman).
Début [10:40]
Photo: Nature citadine
Fatigue : je ne sais pas si c’est le yoga ou si je mange bien, mais je me sens bien! Humeur: très bonne Estomac: nescafé, oeufs brouillés, banane Esprit: coloré Cond. phys / Bien être. : 30mn/1h de yoga et 30mn/1h de marche par jour, écriture, sophrologie, journal créatif
Projet/Boulot: pas mal de réunions sur l’organisation de nos prochains bureaux, un déjeuner virtuel
Culture:
LIVRES “The Dark Side of Love” de Rafik Schami (terminé! Il fait 800 pages aussi), “13 à table” du Collectif pour les Restos du Coeur, “Les victorieuses” de Laetitia Colombani, (coup de coeur!), “Jours sans faim” de Delphine de Vigan (on ne présente plus D de Vigan), “L’émouvante et singulière histoire du dernier des lecteurs” de Daniel Fohr (trouvé dans une boite à livres et très intéressant!)
FILMS / DOCUMENTAIRES: Bridget Jones 2, Book Club, Let’s Dance, Capitaine Marleau, Les 101 Dalmatiens (trop craquant!), Ted Talk Maïa Mazaurette
Penser à: s’écouter (et c’est plutôt positif)
Les jolis moments: du temps à deux et une nuit dans ses bras, créer, lire au soleil, faire mes cartes, dessiner un mandala, sentir mon corps et ma respiration, se préparer de bons petits plats
Message perso (1) c’est fait du bien de se retrouver! (2) merci! (3) vos mots sont vraiment très touchants sur ce chemin (4) chaque chose en son temps! (5) très beau et fort ton témoignage, la vie ne sera jamais celle d’avant mais elle peut aussi être très lumineuse. Continue tes vidéos, elles sont un réel bonheur à écouter! Toujours!
Loulou: fait des heures de vélo, est passé au groupe des grands en poney, travaille avec sa grand-mère, adore apprendre les divisions et les chiffres romains! Amitiés : téléphone et courriers Love : attentif, passionné, voyageur (il y en a!), organisé, sexy
Sorties : une journée formation “découverte de l’énergétique”, sophro, balades quotidiennes Essentiel: la créativité Courses: marché Envie de: s’abandonner à la vie!
J’écris pour exorciser les maux, pour moi, pour les autres, pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui supportent, qui renoncent et qui un jour osent à nouveau un pas dans la vie / dans le vide aussi. J’écris par impulsion, pour ne plus jamais entendre “il t’aimait à sa façon”.
Cette histoire est tout sauf une histoire d’amour. C’est une histoire, comme beaucoup d’autres malheureusement, une histoire de violence et d’emprise. Je conçois que pour certaines personnes ce soit extrêmement difficile à comprendre. Je vous laisse aller lire cet article intéressant sur le sujet: de la peur à la soumission.
J’écris aussi pour montrer que la vie ne s’arrête pas là, qu’il y a une vie après l’enfer, que l’amour n’a rien à voir avec ce qui a été vécu, qu’on peut, chacun, chacune retrouver le goût des choses et vivre des relations harmonieuses basées sur la confiance et l’échange.
***
Je me suis endormie Comme d’habitude Avant toi
Et voilà que tu viens Lumière vive Bruits de pas
La lune disparait Rideaux tirés Comme si elle pouvait Violer l’intimité
Dans les draps, tu viens La sensation de ton corps Contre le mien M’indispose
Ne pas bouger Ne pas t’inviter
Depuis quand ça t’importe ? Depuis quand ?
Depuis quand je supporte ? Depuis trop longtemps
J’ai mal avant J’ai mal après
Mon ventre Le néant Rien qui ne vienne de toi N’est vivant
A coup de tabou Tu détruis tout
Sur la pointe des pieds Je disparais Soumise à chaque instant A tes besoins primaires
Si seulement je pouvais Faire taire le malaise qui grandit Pure folie Tu l’as déjà dit
Je me réveillerai demain Comme d’habitude Loin de toi Encore plus loin Chaque matin
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On ne s’est pas dit “bonjour”. Pas de vive voix. Pas comme on le fait naturellement au quotidien, sans y mettre plus d’intention que ça.
On s’est dit “bonjour” avec le corps et le coeur, en mouvement. On s’est dit bonjour en s’enlaçant, en laissant chaque parcelle de peau s’enflammer au contact de l’autre.
On s’est dit “bonjour” dans un élan de vie, offerts entiers à l’instant. Un embrasement instantané et quelque chose comme de l’empressement, une envie fulgurante que rien ne peut contenir et qui doit se partager pour ne pas exploser.
On s’est dit “bonjour” dans le silence du soir et j’ai laissé mes craintes au placard. L’étreinte contenait tout, tout ce qui aurait pu être dit, écrit, tous les mots qui se voudraient rassurants. En quelques secondes seulement, le “sans” s’est évanouit. Le temps s’est interrompu pour que nous puissions gouter, toi et moi, à la texture, la saveur, le goût, l’essence même de ce rendez-vous.
On ne s’est pas dit “bonjour” comme toujours. On y a mis un peu plus de sens. On s’est laissé emporter par les pulsions, les pulsations, le tempo de la mélodie distillée au fur et à mesure de cette partition improvisée.
Il n’y a pas de meilleure façon de se dire “bonjour” quelque soit l’heure du jour!
La façon dont les mots caracolent sur mon corps laisse imaginer ce qui fut – passé – présent – résilience, mise en marche de l’acte de libération – guérison.
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J’ai fait l’amour à la nuit Pour égorger les démons dans leur sommeil Effacer les traces La honte collée aux flancs de l’espérance
De mon enveloppe de femme s’envole un cri Celui de la bête qu’on punit Le sang versé se répand Sur l’orgueil du mâle dominant
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Entendre ta voix Quelques notes Timbre apaisant Qui jamais ne se moque
Ta voix Comme si tu étais là Un morceau de toi
Vibrent les cordes De cette partition Dans laquelle tu t’investis Dans laquelle je pensais Que personne n’oserait
Il est si facile d’aimer Plus délicat de se laisser aimer De se laisser approcher Plus que d’ordinaire
De se voir presque Comme dans l’eau d’un lac Vision un peu déformée par les secousses Et si pure pourtant
N’est-ce pas ton regard Qui me donne un peu plus d’audace N’est-ce pas l’étincelle que j’y capte Qui m’appelle à quitter ma peau élimée
Pour une nouvelle Celle cachée par des années A être si mal aimée
Est-ce que j’ai dit « oui » ? Non Est-ce que j’ai dit « non » ? Non Est-ce que j’ai dit quelque chose ? Est-ce qu’il fallait le dire ?
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« Tu as le droit de dire NON ». Ma mère me l’avait dit, répété. Mon père me l’avait dit, répété. Toujours. « Si tu n’as pas envie, si ça ne te plait pas, tu as le droit de dire NON ».
Alors ça ne vient pas de là. Pas de l’éducation que j’ai eu. Ça vient d’où alors ?
Est-ce que c’est quelque chose d’ancré en nous, en tant que fille, en tant que femme ? Un passage obligé en quelque sorte. Si obligé qu’on finit par ne plus se rendre compte des violences quotidiennes, des mots qui font mal, qui viennent jouer avec nos valeurs, nos idéaux, des gestes obscurs ?
Est-ce que ça a commencé dans la cour d’école par les humiliations, les vêtements déchirés, les rires insultants? Est-ce que ça a commencé dans un métro bondé, sur une banquette, sous un imperméable kaki ? Est-ce que ça a commencé avec le premier « toi t’es chaude » ou « t’as une bouche à tailler des pipes ! » ?
Est-ce que ça a commencé après la première danse un tant soit peu lascive, le premier flirt, le premier pas un peu plus audacieux que les autres ? Est-ce que ça a commencé sur la banquette arrière d’une voiture, avec les premiers vertiges d’une main qui se faufile et vient éveiller nos sens ? Est-ce que ça a commencé après la première rupture, parce qu’après deux rendez-vous je n’étais pas prête ? Est-ce que ça a commencé quand, passé un certain âge, ne pas vouloir le premier soir, c’est presque un affront insensé ?
Est-ce que ça a commencé entre les draps d’un hôtel miteux près de la gare ? Est-ce que ça a commencé quand il a fallu se justifier? Est-ce que ça a commencé quand, chaque jour le silence, le mépris et chaque nuit, faire semblant, espérer un dénouement plus clément ? Est-ce que ça a commencé par le « t’es qu’une pute » parce que je ne voulais pas me marier ? Est-ce que ça a commencé par un « t’aime ça ! » de trop ?
Est-ce que ça a commencé par l’indifférence à mon plaisir ? Est-ce que ça a commencé quand j’ai voulu tout faire, céder à tout pour être aimée ? Est-ce que ça a commencé quand je n’avais plus la force, quand mon reflet dans le miroir me donnait envie de hurler ? Est-ce que ça a commencé quand je me sentais sale, si sale, que j’essayais à tous prix d’effacer à l’eau brûlante les tâches sur ma peau écœurée ? Est-ce que ça a commencé dans la soumission à une envie, considérée comme plus grande, plus importante, plus essentielle, quasi vitale ?
Est-ce que ça a commencé quand j’ai accepté d’être un « à côté » agréable ? Est-ce que ça a commencé il y a bien longtemps, avant que je naisse, avant que je sois fille et femme ? Est-ce que ça a commencé quand j’ai abdiqué mon pouvoir pour quelques graines, quelques minutes, instants volés pour oublier ? Est-ce que ça a commencé quand j’ai dit « oui » pour faire plaisir, pour ne pas déranger, pour ne faire de la peine, par souci d’être gentille, pas trop demandeuse ?
Est-ce que ça a commencé par un départ, une nuit pour voir, un matin sans espoir, une main glissée dans la faille insensée de la dignité piétinée ?
Est-ce que ce ne sont pas tous ces moments qui, pris dans leur individualité ne sont finalement que des gouttes dans l’océan de la violence invisible, ont entaché la confiance, ont rendu impossible la prononciation affirmée d’un « non » qui n’admettait ni contestation, ni explication.
Quand est-ce que j’ai commencé à ne pas me respecter ? A me dire que ce n’était pas grave toutes ces incursions déplacées dans le périmètre protégé – pas si bien que ça – de mon intimité ? Quand est-ce que c’est devenu « normal » de dire oui à défaut de pouvoir dire « non » ?
Autant de questions pour quelque chose de si petit, trois lettres d’un mot que l’on apprend à deux ans, marque de fabrique de l’affirmation de soi. Peut-être que je n’avais pas dit alors, moi, la petite fille si sage, si parfaite, l’enfant modèle qui dans sa bulle refaisait le monde à sa manière.
Autant de questions comme autant de « non » jamais entendus, dilapidés, même les plus petits. Des « non » qui se sont perdus dans l’immensité. Autant de « non » suicidés, « non » balayés d’un revers de main, d’un « tu verras ce sera bien », d’un « allez moi j’ai envie » ou pire d’un « si tu le fais pas… » Sous la menace, la trace de ce qu’on cède par peur.
Je pourrais creuser encore et encore pour chercher les origines de ce presque suicide. Mais peut-être qu’il faut juste s’accorder à dire que ça a existé et qu’aujourd’hui cela peut changer, que mon « non » n’est pas négociable, comme le tien, le vôtre, qu’il a le poids d’un affranchissement avec le passé et que s’il n’est pas entendu, à tout instant je peux quitter la piste, que je n’ai rien à perdre et tout à y gagner. Un “non” pour aujourd’hui et la postérité.
Merci à toutes et à tous d’être sortis de votre zone de confort pour ce mois poétique. C’est toujours un plaisir de découvrir vos textes! Nouveau mois, nouveau thème à explorer et il sera musical. Il m’arrive énormément d’écrire en écoutant de la musique. Il m’arrive aussi d’écrire à partir d’une chanson ou d’une musique. Et c’est ce que j’ai envie d’approfondir avec vous.
Pour la semaine prochaine (#9), je vous invite à composer un texte à partir de la musique suivante. Comme pour toute première, je n’ajoute pas de contrainte supplémentaire. Amusez-vous bien!
Je remarque souvent que les gens écrivent peu sur le bonheur. Ils disent préférer le vivre. Je réponds qu’on peut le vivre et l’écrire!
Pourquoi j’aime l’écrire? Une évidence pour moi. On ne se souvient pas de tout, c’est un fait, parfois c’est bien, parfois c’est dommage. Parfois on se dit “j’aurai dû”. Ancrer dans la terre, ces repères, précieux. Ce que sont les jours heureux.
Pourquoi ne garder une trace que de ce qui lasse, qui nous fait frémir à défaut de nous réjouir?
Pourquoi n’écrire que quand les jours tournent à la grisaille, quand il pleut dans nos vies?
Je suis d’avis que c’est bien triste de regarder en arrière et de ne voir que le chaos quand hier encore, on riait à gorge déployée, quand les petits pas avaient des allures de grands, quand l’amour n’était qu’un jeu d’enfant et qu’on en savourait chaque recoin, chaque baiser.
J’ai bien peur de ne pas comprendre pourquoi on se tient loin du papier, du clavier, pourquoi ce sont les cendres qui nous y ramènent. Foutu cliché des mots qui apaisent les maux.
Alors que restera t-il sur le papier? Des jours entiers de larmes et de colère, de chagrin et de dégoût. On pansera nos plaies à coups de “la prochaine fois j’y penserai”. Et la prochaine fois a souvent le même goût.
Si les mots m’ont portée les jours de fin du monde, les mots m’ont rappelée les jours de grâce, de tendre félicité, ces moments qui, face à la menace du temps qui passe, m’apportent la force et la foi. Et je sais alors que je soleil reviendra.
Je profite d’une fin de semaine calme pour partager mes états d’esprit du vendredi avec vous. Je dépose en passant une pensée chaleureuse aux deux fondateurs de ce rendez-vous incontournable et j’espère qu’ils se portent bien (Zenopia et The Postman).
Début [16:00]
Photo: bord de mer toujours
Fatigue : je me sens plutôt en forme! Humeur: excellente Estomac: cordon bleu, chocolat, thé menthe Esprit: ça va, ça vient… Cond. phys / Bien être. : 1h de yoga et 1h de marche par jour, écriture, bon bouquins et bon films
Projet/Boulot: en mode “albums photos”!
Culture: LIVRES “The Dark Side of Love” de Rafik Schami, “la solitude des nombres premiers” de Paolo Giordano (pas vraiment accroché à l’histoire), “13 à table” FILMS Brooklyn, Les Invisibles (vrai coup de coeur pour ce film sensible), La vérité si je mens (classique!), Bridget Jones.
Penser à: je pense déjà assez!
Les jolis moments: une conversation de plus de 10 minutes avec une personne en chair et en os, rire devant un bon film, papoter au téléphone, la nature et le soleil, découvertes musicales et littéraires.
Message perso (1) dernière ligne droite avant le weekend! (2) merci pour votre soutien encore et encore (3) hâte de voir ce joli blog voir le jour (4) merci d’être plus optimiste que moi! (5) ce n’est pas que je ne suis pas optimiste, c’est juste que… (6) quand je pense à toi je pourrais passer ma nuit à écrire tout ce que je voudrai te dire
Loulou: heureux puissance 1000! Amitiés : téléphone et courriers Love : sensationnel, à l’écoute toujours, semble serein
Sorties : des trucs de folie!! Quelle question!! Essentiel: la poésie Courses: marché Envie de: une vie sexuelle aussi riche que celle de mes voisins! Au milieu de tous les gens qui se déchirent, qui se séparent, il y a ces couples qui jouissent de la vie intensément. Comment leur en vouloir!
Dans ce poème, j’évoquais les fantômes de 2010, ceux-là même qui ont marqué mon chemin de vie. Mais comment parler d’eux sans parler d’aujourd’hui aussi. Tout est imbriqué. Tout est lié. Il n’y a pas de temps à proprement parlé, juste un fil qui se détend à mesure que je pose les mots sur le papier.
La poésie est bien ce qui m’aide à lâcher, pas à pas, à aller en profondeur. On peut soigner vite, avec un peu de baume apaisant, une couche de crème, un peu d’alcool, quelques gouttes d’huiles essentielles. Mais n’est-ce pas juste la surface. Le traumatisme interne reste identique et alors on ne comprend pas pourquoi un mot, un geste, une émotion a le pouvoir de ramener la blessure en pleine lumière.
Je crois qu’il faut aller à son rythme, ne pas avoir peur ni du noir, ni des fantômes, mais se sentir prêt pour le grand plongeon dans les profondeurs de la terre. Pour revenir, plus vivant encore, plus libre.
Je commence donc cette série d’articles, qui pourraient former un livre, c’était l’idée de départ, mais là encore j’ai changé plusieurs fois d’avis! Tous ces poèmes je les écris au fil du temps, au gré des émotions, des instants qui viennent me cueillir et me demandent de m’abandonner au flot des pensées qui me traversent.
Le fil conducteur, c’est l’emprise, le corps, le coeur, la liberté. Ca sonnera peut-être complètement flou, fou pour vous, mais pour moi tous ces mots mis bout à bout ont un sens et surtout, avant tout, m’offrent de cheminer vers la guérison et la paix.
Il y aura beaucoup de noir, parce que fut un temps c’était la couleur de mes jours et de mes nuits, ce brouillard épais dans lequel je ne faisais que m’enfoncer et qui a bien faillit me couter la vie. Mais il y aura aussi beaucoup de vie, d’amour, d’étincelles, parce que c’est ce qui depuis toujours et pour toujours fait de l’existence une aventure éblouissante!
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Tu es venu, sans cheval blanc Donner au corps la liberté d’exulter De ses chaines se libérer Nœud coulant se détendant au contact de ton corps
Moi, je me suis laissée aller Laisser faire le temps dit-on Qu’il est souverain en la matière Laisser la magie de ta peau irriguer la mienne
Sans ton regard sur mes courbes Mon corps se cache encore Son plaisir se dissimule derrière une plainte Qui de mes hanches part Pour se perdre dans l’inconfort du passé
Il se loge là le prix de ce que j’ai cédé Pour une poignée de promesses dérisoires Le prix du corps qui se consume Et du désir qui se plante de chemin
Avec toi, je suis femme Sans toi, je redeviens cet autre Ce semblant qui se faufile Pour ne pas attirer les regards Ce quelque chose qui manque d’audace Cette plaie que je suis seule à pouvoir nettoyer Si je mets le doigt dessus elle me faut mal Elle brûle, elle suinte, elle ne sait plus de quelle vie elle est Ni à quel espace elle appartient
Je la sais là et je la laisse Un miracle suffirait à la faire disparaitre Pour combien de temps ? Combien de larmes ? Combien d’émotions serrées là Entre le cou et le cœur Entre ce que je tente de dire Avant de repartir sans m’en être occupée
Ca attendra Tant d’autres choses attendent Tant d’autres priorités Je n’en suis pas une pour moi-même Je serai même la dernière option
Alors la blessure demeure Profonde plaie qui s’agace de mon manque Qui ne sait plus comment se faire entendre Mais se plie à mes exigences
Son heure viendra On ne peut pas reculer indéfiniment Sans commettre de dégâts
Nous ne sommes jamais très loin des nouvelles qui dérangent, qui viennent comme un grain de sable perturber la marche de notre monde. Ce que l’on croyait acquis et ce qui d’un coup n’est plus. Deuils, séparations, nouveaux départs.
C’est un peu comme les cycles, comme les marées qui déposent sur le sable le fruit de leur récolte et puis les vagues qui repartent en quête de nouveaux horizons. Tout parait fort, tout est fragile. Tout nous apparait d’un coup tel que ça a toujours été, tel que nous ne voulions pas le voir, nous y étions tellement habitués.
Les habitudes, justement, quand sont elles fiables, quand deviennent-elles dangereuses? A partir de quand devrions-nous savoir que quelque chose ne tourne pas rond, qu’il y a comme une faille dans les rouages? Avec le recul, on se souvient, on pourrait presque dire le jour et l’heure exacte, ce qu’on a ressenti, cette intuition profonde, cette sensation intense, déstabilisante qui est venue titiller nos certitudes. Et puis la vie a continué, comme si de rien n’était, fidèle à elle-même.
Les sentiments sont-ils faits pour durer éternellement? Est-ce qu’il y a quelque chose qui fait que pour certains, c’est une histoire à vie et que pour d’autres, c’est juste quelques pas sur le chemin? Pourquoi est-ce que parfois ça tient et parfois ça lâche, en laissant un vide comme une balle d’obus dans la roche?
Sommes nous tous à risque ou bien, existe t-il un de ces secrets bien gardés qui fait fi du temps et des années, des aléas de la vie, des chemins pris et qui offre un équilibre à tout jamais indestructible?
Hier encore, nous faisions tous partie de la même entité, de la même amitié et puis le décor change et il faudra s’habituer, à ne plus rire ensemble, à ne plus vivre à côté. Il faudra le temps pour pouvoir parler, de ce qui fut, sans sentir le cœur au bord des lèvres et les yeux mouillés, le temps d’apprendre à vivre sans, mais sans les souvenirs c’est un pari impossible. Alors le temps pour que les souvenirs se teintent d’une douce nostalgie, sans regret et sans heurt.