Quand les gros sujets sont épuisés Que le quotidien a retrouvé des airs de légèreté Que le cœur apaisé prend soin Que la joie prend vie
Sous des couches d’inconscience Là-bas, dans le profond de nous-mêmes Là où si peu de lumière passe Comme une protection de plus
Là, où d’ordinaire on se garde de venir Le jour resplendit Pourquoi chercher la nuit ?
Là, où d’ordinaire on passe à travers Sans s’appesantir
Là, il y a la fissure, une entaille si fine qu’il faut s’approcher Pour voir l’impact Creuser pour que l’ombre se révèle
Là, il y a ce qu’on ne veut pas voir Enterré sous des couches de certitudes Un chemin dans la roche Tous les choix « faute de mieux » Nos dualités Nos fragilités Bien calées sous terre
Là, il y a ce que nous pouvons continuer de nier Ou y faire face En toute humilité
Les heures aussi fragiles que des morceaux de cristal Peau contre peau Tu as fait ton entrée dans le monde en ce jour si particulier de la célébration de l’Amour Cet appel qui transcende toute chose et nous relie les uns aux autres
Neuf mois entre deux pays Émotions au bord du coeur Au plus profond la peur
Neuf mois à dessiner demain Âmes mêlées Corps enchaînés à un drame ignoré
Je suis née aussi aujourd’hui Il y a huit ans Nous avons fait ensemble nos premiers pas Et depuis je grandis avec toi En ayant à cœur de nous offrir le meilleur
Neuf mois ensemble Qui ont scellé le Pacte De la force qui nous guide Même en plein brouillard
Au petit garçon formidable que tu es, sensible, attentif, aventurier, volubile, rieur, joueur, rebelle, têtu, passionné, joyeux… Je souhaite le plus merveilleux des anniversaires Riche de tout ce que tu offres à chacun, parfois d’un simple sourire ou geste de la main. N’oublie juste pas de voir la belle personne que tu es à l’intérieur. C’est à partir de toi que tout prend naissance !
Il faudra… Une conversation anodine Et la révélation Il faudra… Il est l’heure…
L’évidence au cœur d’un matin doux Idées blanchies par les vagues Maux tatoués dans le corps Marques invisibles Traces et tracés Que les mots viennent libérer
Il faudra… Cette année là Ce que le temps n’efface pas Sans la parole
Il faudra… Il est l’heure… De tout ce qui fut caché Pour un pas de plus Pour un peu de paix
L’évidence comme un couperet Mettre à nu la peau Mettre à jour la brûlure Regarder en face l’imperméable déchirure Eclairer l’ombre Pour que la lumière transformatrice puisse opérer
Il faudra parler de 2010
J’ai écrit il y a quelques mois un article sur mon désir de ne plus faire d’autoédition. Et bien, je crois que je viens de changer d’avis! Et pour une fois j’accueille ce changement avec le sourire. Parce que j’ai compris que la vie était cycle et mouvement! Et que le mieux était d’être à chaque instant ouvert à toute proposition.
Voilà le premier poème d’un recueil qui s’est imposé à moi. Un matin, au détour d’une conversation. Un recueil comme une libération de toutes les fantômes de 2010 qui sont encore bien là et qu’il est temps de laisser partir. Pour pouvoir avancer vers demain…
Photo by Miguel u00c1. Padriu00f1u00e1n on Pexels.com
Il n’y aurait plus de doute Il n’y aurait qu’aujourd’hui Il n’y aurait que nos mains qui se frôlent Il n’y aurait que nos regards discrets
Pas de fanfreluches entre les notes de la symphonie
Personne pour nous dire qu’il faudrait être comme ceci ou bien penser comme cela Personne pour nous vanter les mérites d’un programme extraordinaire, d’une méthode révolutionnaire
Il n’y aurait que nos pas sur le sable mouillé Par la marée descendante Il n’y aura que le souffle de nos respirations accordées
Nous aurions alors la vie devant nous Sans projet autre que de vivre le meilleur !
Les fantasmes ne sont que des vertiges
Les vestiges d’un imaginaire fécond
Chacun tient la liberté de les réaliser tous
Comme de n’en réaliser aucun
Ils n’ont pas de nom
Ni de patrie
Ceux que l’on écrit nous sont proches
Ou bien appartiennent à d’autres
Derrière les mots
Une identité que chacun façonne à sa guise
Une femme libre
Qui se souvient…
Un jour la femme s’assume
Puis un jour elle devient un fantôme
Un souffle rauque
Impuissant
Parce que l’homme a pris le pouvoir
Il a posé son regard sur sa liberté
Il l’a jugé comme une invitation
A entrer dans un espace qui n’est pas le sien
À faire de son corps un terrain de jeu
De ses jeux
Un objet
Un objectif
Un jour elle ne dira plus rien
Elle lui donnera ce qu’il attend
Elle sera son fantasme éveillé
Sa poupée malléable à merci
Elle nourrira ses rêves de toute puissance
On peut dire le plein Mais comment dit on le néant?
Face au corps dénudé libéré Comment dit on le corps caché entaché par le dégoût?
On peut dire les frissons jouissifs Mais comment dit on la peur glaçante?
Face au silence Que reste t’il du consentement?
La violence n’est pas cruelle. Elle est sourde, étouffée. Une violence plus noire que la nuit. Une violence qui piétine puis laisse le corps tomber, sombrer, en apnée.
Il a plaqué son corps contre le sien. Rien. Pas un bruit. Pas un geste. Comme si l’absence de mouvement pouvait la protéger. Il a remonté sa chemise de nuit. Elle a retenu sa respiration. Il a ouvert ses cuisses sans cérémonie. A t’elle résisté? Peut-être. Un rite. Passage obligé. Une routine. Celle de la nuit. Celle du silence. Celle de l’absence.
Un jour la femme renaîtra de ses cendres Elle ne donnera sa confiance
Qu’à ceux qui sauront respecter sa liberté
Ne remettront pas en question ses limites
Qui aimeront son corps, encenseront son audace, glorifieront son désir
Avec le respect qui est dû à chaque être humain
Tout en sachant que jamais rien ne nous appartient.
On se crée des maux sans en avoir l’air
Imaginaire trompeur qui balaie les heures de plein
A coup d’incertitudes malsaines
De vulgaires grains de poussières qui
Comme dans nos maisons, deviennent moutons
Jusqu’à engloutir nos plus belles espérances
La confiance s’effrite et s’en vont les pensées
Dans un hémisphère où le pire est à portée
On s’invente des histoires à partir d’incohérences
On dessine des futurs aux allures
De cauchemars, on remet une couche de noir
On ajoute des peines aux jours de pluie
On se croit tout permis
On ne croit plus en rien
On se sent comme un naufragé
Un prisonnier, un condamné
Un travail de sape bien orchestré
Au millimètre, rien ne nous arrête
Il faut saigner pour exister
Sur l’horizon, pourtant, tout est si doux
L’existant, à envelopper de beau
L’azur et son parfum d’éternité
Tout ce qui n’est pas encore écrit
Tout ce qu’il reste à rêver
Alors pourquoi laissons-nous si facilement Le négatif nous mener sur des routes obscures? Pourquoi cédons nous à l’appel des profondeurs Quand tout autour n’est que lumière? Pourquoi lâchons nous notre coeur Quand il ne demande qu’à vibrer?