
Y a de la joie par-dessus les toits, du soleil dans les ruelles et novembre vient avec son lot de mémoire, jours tristes à perte de vue, une résistance persistante comme une grêle arrivée trop tôt dans la saison. Un puits sans fond de cette peur qui vous dilate le coeur et l’esprit qui ne sait plus tourner comme il faudrait, qui perd ses repères à mesure que le froid gagne du terrain. Novembre et ses fantômes de gris vêtus, pareils à des morts qui chercheraient le passage entre cette vie et l’autre, errants de place en place, de corps en corps, pour se sustenter, de quoi tenir encore quelques kilomètres de route de plus. Un mois aux allures de ce que pourrait être l’enfer si on se fie aux légendes, aux récits des Dieux, si on se laisse abuser par les maux, vestiges d’un chaos qui détruit, et l’espoir, et l’aurore. Laisser passer Novembre et se taire, faire ce chemin de silence intérieur, ce chemin de la terre à soi et de soi à la vie. Quelques soient les cailloux, les failles, les crevasses, ce qui empêche, ce qui retient, la vie ose l’attente avant la renaissance.
Ce texte est ma participation à l’agenda ironique de Novembre – thème proposé par Laurence Délis de Palettes d’expressions