Fut un temps, je partageais tout, mes hauts, mes bas, mes bas surtout. Fut un temps j’avais besoin d’écrire le douloureux, ce qui me faisait vaciller, ce qui me terrorisait. Fut un temps, j’aurai écrit cette journée, ses chutes vertigineuses et cette impression de ne rien faire correctement. J’aurai étalé mes manques ici comme on explose de rage face à ce qu’on ne comprend pas. J’aurai vomi mes doutes maternels, mon sentiment d’impuissance, mon cheminement intérieur mis à mal.
Ce temps semble révolu, le temps du blog exutoire. Je trouve en moi les ressources pour repartir et quand je ne les trouve pas, je me laisse glisser, tout en sachant qu’il y a un temps pour tout.
Je ne sais pas exactement ce que j’ai envie de partager ici. Moins de ras le bol, moins de coups de gueule, moins de creux peut-être aussi.
L’avenir nous dira la route empruntée. En attendant, pour décembre, je vous réserve quelques surprises, ici et sur Instagram.
Belle et douce soirée à tous et à toutes! Et merci pour votre fidélité!
Le premier confinement ou la peur. De tout ce qu’on ne maitrise pas. Si je veux être juste, je dirais trois ans de peur et de joie mêlées.
Peur du passé, de l’avenir. Du connu et de l’inconnu. Peur de ce qui a été et ce qui pourrait être.
Peur des mots qui partent un peu trop vites, des gestes qui ne font que murmurer, de toutes ces vies qui font partie de nous et qui ne se croisent pas.
La peur comme un bagage de route, avec lequel on avance, compagnon inconfortable mais qu’on n’arrive pas à lâcher. La peur du vide sûrement.
A deux, on avance, on change, on innove, on découvre, on guérit. En parallèle, il y a un chemin très personnel que l’on fait si le cœur nous en dit, si le cœur le ressent comme quelque chose de vital, de nécessaire.
Cette transformation s’est imposée à moi, pour pouvoir dire à la peur « back off ». C’est peut-être la confiance qui a pris le pas ou quelque chose de plus grand.
Enfin ce deuxième confinement, avec ce que cela implique de temps loin l’un de l’autre, je le vis différemment, plus sereinement.
Moins de contrôle, plus d’acceptation.
Ce qui a été, porte aujourd’hui la douce chaleur des souvenirs. Ce qui sera, attend d’être écrit. Ce qui est, s’enrichit même des temps troubles.
Pour la semaine prochaine (#40), mettons un peu de douceur et de légèreté dans la vie des uns et des autres et dressons chacun à notre manière notre liste de Noël idéale! J’espère que ce thème vous inspirera. J’ai toujours grand plaisir à découvrir vos textes!
J’entends souvent “tu le connais mieux que quiconque” Je ne connais pas mon enfant Je ne le comprends pas toujours non plus
Qui peut prétendre le connaître véritablement? Même lui, comme moi, comme nous tous, mettra peut-être des années à se trouver, à se définir, se re-définir
J’ai pensé naïvement ne rien projeter sur lui Et puis… J’ai fait l’erreur aussi De le vouloir comme ci, comme ça De vouloir le voir aimer des choses qui me parlent De le voir suivre mes pas
On met beaucoup de pressions sur les parents D’ailleurs en tant que parents on a souvent l’impression que notre enfant est la représentation de toutes nos réussites et de tous nos manques Notre CV émotionnel, psychologique, affectif, relationnel Notre carte d’identité pour être vu comme un “bon” parent Notre empreinte dans ce monde La trace de notre passage
Notre enfant n’a rien à voir avec nous Il n’est pas notre prolongement Il n’est pas nous, il n’est pas à nous Il EST
Et je trouve que ce n’est pas toujours facile de l’accueillir dans ce qu’il EST justement Dans ce qu’il est et que nous ne sommes pas Dans sa différence Dans son mystère Dans son individualité Dans ce qu’il a de plus beau, de plus fragile, de plus difficile à capter, de magique, de déstabilisant, de complexe, d’intimidant, de sacré
Je trouve que ce n’est pas évident d’être là Sans attente Sans porter de jugement Sans condition
La parentalité c’est une rencontre inattendue Une plongée en eaux troubles Un lien qui teste nos résistances, nos limites Une rencontre sans garantie que ça fonctionne Que la complicité soit au rendez-vous Une histoire Faite de renoncements, d’acceptation De chemins mal pavés De routes parcourues main dans la main Et parfois à contre-courant
Vendredi, dimanche, c’est le weekend! C’est un peu compliqué de trouver du temps en ce moment pour venir écrire ici alors je profite de ces quelques minutes de calme aujourd’hui. Je dépose en passant une pensée aux deux fondateurs de ce rendez-vous incontournable (Zenopia et The Postman).
Début [11:15]
Photo: Noir et Blanc Fatigue : un peu le matin et le soir, fatigue physique seulement Humeur : bonne Estomac: thé matinal Esprit: serein Cond. phys / Bien être. : sophrologie, c’est vraiment ce qui me fait du bien en ce moment, yoga, une bonne séance de cardio-dance, marche, escaliers au bureau
Projet/Boulot: dans mon nouveau poste et c’est top! Formation mise en pause mais c’est toujours dans un coin de ma tête – je me laisse le temps
Culture: Capitaine Marleau – Les fantômes de Manhattan de RJ Ellory – Une joie féroce de Sorg Chalandon (j’aime son écrire mais ce livre m’a mise très mal à l’aise) – Les Loyautés de Délphine de Vigan – Petit traité de l’abandon d’Alexandre Jollien (cet homme m’épate!)
Penser à: cadeaux de noël
Avis perso (1): je suis assez lassée d’entendre parler de parentalité en termes d’accomplissement / de dépassement de soi. On ne vit pas tous les choses pareil. Avis perso (2): qu’est-ce que ça rapporte de toujours comparer les enfants entre eux? Avis perso (3): on peut donner le meilleur à son enfant et puis un jour il peut vous tourner le dos, sans raison apparente ou bien prendre une mauvaise direction. Y a t-il vraiment un fautif??
Message perso (1) Merci! (2) Je pense à vous toujours (3) Prends soin de toi, de ton coeur et de ta santé.
Loulou: un mystère de plus à élucider Amitiés : cartes, mails Love : présent toujours
Sorties : aucune de prévu à part aller au travail Essentiel: respirer et revenir à soi Courses: tout est fait Envie de: pause
Zic: A soft place to fall (je sais que ce passage plaira à quelqu’un!) – la chanson + le danse, je fonds…
Tu parles d’une histoire. Mettre les jeunes avec les vieux et laisser mijoter. J’aime pas les vieux et j’aime pas les jeunes. Je suis aigrie me dit ma fille. Elle, c’est pareil que le reste, elle vient par obligation. Elle sourit et elle s’en va. Elle s’en fout.
A la cantine, ça y allait l’autre jour, on n’en était pas à une critique près. Ok peut-être qu’avec mes lunettes à double foyer, j’avais une vision de cul de bouteille, mais je leur trouvais une sacré sale tronche à mes copains de galère.
Alors voilà qu’on nous colle des jeunes dans les basques. Histoire de nous maintenir à flot. On ne parle même pas la même langue!
Le chat d’Huguette est mort. Il puait le pauvre. Elle aussi mais tout le monde dit qu’elle vivra centenaire.
Ah oui, l’histoire des jeunes. Je ne sais pas trop ce qu’il leur a pris. Une idée pour nous maintenir dans le circuit. J’ai plutôt l’impression qu’on dérive. A la vitesse maximum. On tient à peine sur nos guibolles et on n’aligne pas deux mots sans se tromper de conjugaison.
Elise, elle a deux couettes, toutes jolies. Comme ma fille. Ma fille elle est laide. C’est peut-être pas ma fille! Oh il faut que j’aille me reposer, je ne sais plus trop où j’en suis. j’ai peut-être besoin de revoir l’ophtalmo. Je passerai à l’accueil demain. Demain, c’est passé et ça vient?
Retrouvez les participations ici: Sweet Things – Maude chez Mébul – Les lunettes chez Josée
Pour la semaine prochaine, je vous invite à écrire un texte en lien avec ce titre de livre (en espérant que vous ne l’avez pas lu!) : La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel (2015 – Romain Puértolas)
La crise de l‘agriculture. C’était pourtant pas de son âge de radoter. Il n’avait que ces mots là à la bouche, depuis bientôt un mois. Le problème était certes grave mais je ne pouvais plus le supporter, lui et ses diatribes interminables, ses essais ratés, ses envolées lyriques dignes d’une tragédie grecque, qui mettaient un terme brutal, à nos repas en tête à tête. Je ne disais rien et ça le mettait hors de lui. Il me trouvait insensible et égoïste, deux mots qui lui allaient si bien en temps normal. Là, c’était différent, on parlait de la terre, du sol, de sa patrie. Là, il pouvait briller. Il deviendrait peut-être célèbre à force de batailler.
Il m’écœurait soudain, je ne le voyais plus que comme un étranger. Il oubliait que j’avais la tête dans le cirage à chaque fois que je revenais de me faire piquer. Une dose de potion magique pour adoucir la fin, une espèce de limonade infect en guise de récompense, pour me donner le courage de revenir. Je me demandais bien ce qui me poussait à espérer, l’instinct de vie ou la peur de la mort. C’était peut-être pareil pour lui!
Pour la semaine prochaine (#38), je vous invite à écrire un texte qui comportera la phrase suivante au milieu de votre récit: “avec mes lunettes à double foyer, j’avais une vision de cul de bouteille”. A vous de jouer!
Always sharing the good. May it be in bad or good times.
Always remembering why we’re getting up each day, why we believe and hope in the midst of chaos.
So many men and women lived through troubled times. Without giving up what they believed in. We are as able as them.
So why do we keep on pointing out the worst, the dark of this world?
Why do we need to talk on and on about how worst worries?
We are the ones building the world, and if we are not able to change every single decision and every single thing that happens, we can at least focus on what makes sense and what bring us comfort and peace.
Ses doigts à la surface de l’eau, qui se floute et tremble. La piscine est comme prise de frissons. Et sur son corps s’échouent quelques gouttes translucides. Elle se souvient du film visionné hier soir, du regard perçant de Jeremy Irons et de la tension érotique qui s’en dégageait. De l’autre côté de la piscine, des yeux la fixent, c’en est troublant. La même audace, comme une révélation.
Elle revient au clapotis familier de l’eau. Et glissent ses doigts sur les dessins qui se forment et déforment la réalité. Ici et là des points qui reliés les uns aux autres racontent une histoire. Le vert se brouille encore davantage au contact de deux autres mains qui s’accordent au ballet des siennes. Elle sent ses doigts suivre un autre rythme. Sa respiration se fait dense. L’illusion impose sa cadence. Puis plus rien. Comme si tout venait d’un imaginaire fécond et indomptable.
L’eau a retrouvé sa légèreté. Quand tout son corps n’est que tension. Le génie dans sa lampe sort et entre selon son bon vouloir. Les images dans sa tête se mélangent. Elle se lasse de l’eau qu’elle ne fait que frôler. Elle ferme les yeux et voilà que le visage revient, que des mains la surprennent, que ses hanches se fondent dans l’atmosphère suave.
Elle se laisse faire, ses sens absorbés par l’impact étranger. Une autre caresse pour redonner vie à son ennui. Sous le regard discret de l’eau dans laquelle se reflète un corps à corps dont elle ne saurait dire où il commence, ni où il se termine.
Va et vient le corps dans un demi-sommeil Autour des rêves qui se dessinent Nul ne saurait dire En vérité qui de l’esprit ou de la matière Sait
Circonvolutions sacrées en mouvement Eclairent le monde de leur clarté Nul ne saurait vivre Contre le temps Eternellement
Retrouvez ici la participation de Josée! Encore merci à elle!
Pour la semaine prochaine (#37), je vous invite à écrire un texte à partir des mots suivants: radoter, célèbre, agriculture, cirage, limonade, potion, essai.
Une dizaine qui s’achève, une nouvelle qui débute.
Celle qui s’achève a été riche en rebondissements, moments forts et années douloureuses. En 2010, j’étais en Irlande, en couple et déjà bien malheureuse, luttant avec férocité pour défendre mes idées et consciente tout de même que la situation dans laquelle je me trouvais alors était sans issue.
Il aura fallu un mariage, une grossesse pour que je prenne la décision de mettre fin à trois années de combat, trois années comme une chute lente et certaine, trois années au bout desquelles je ne savais plus qui j’étais, ce que je voulais, ce qui comptait.
Un pantin désarticulé, au sourire triste, le cœur meurtri, la tête comme prise dans un étau, le corps affaiblit et déshumanisé. Voilà ce que j’étais fin novembre 2012 à mon retour en France. Avec pour seule obsession l’envie que mon cauchemar s’arrête, l’envie de faire une chute qui pourrait me soustraire à ce monde dans lequel j’avais l’impression de sombrer chaque jour un peu plus.
La séparation n’a pas mis fin ni aux menaces, ni au harcèlement, elle était nécessaire mais pour se détacher de l’emprise, il m’a fallu encore 4 bonnes années, une longue procédure de divorce. La séparation m’a offert la chance de revenir à moi, de reprendre mon pouvoir personnel.
Je peux le dire, ça s’est fait dans la violence, des gestes, des actes, des mots. Ces années là je ne les souhaite à personne. Elles ont le mérite d’avoir existé, de m’avoir montré que ma vie avait de la valeur et qu’il ne tenait qu’à moi de le voir, de l’intégrer, de changer la donne.
Énormément de choses se sont passées en 10 ans, c’en est même incroyable. Une descente infernale et une remontée spectaculaire. C’est quand j’ai commencé à nouveau à croire en la vie que la vie m’a souri en retour. Les opportunités se sont présentées et, non sans me faire des nœuds à la tête bien souvent, je les ai embrassées.
C’est depuis un ou deux ans que je me rends compte du chemin parcouru, de tout ce qu’il a fallu laisser et ce qui m’a fait grandir, de tout ce que j’ai voulu changer en moi par crainte du regard d’autrui, de ce que j’ai pardonné, de ce que j’ai appris à transformer.
Petit à petit construire ma relation avec mon fils, lâcher l’idée du « tout parfait », me laisser envelopper par sa joie de vivre, apprendre à me pardonner aussi (j’y arrive de mieux en mieux)
Petit à petit croire davantage en moi, assez pour relever certains défis professionnels.
Petit à petit laisser l’amour prendre sa place, sa juste place et savourer notre chance.
Petit à petit laisser la magie opérer.
Petit à petit renouer avec mon corps de femme, dépasser la honte et le dégoût.
Petit à petit, prendre ma place dans ma cellule familiale, pardonner les errances, accepter mes proches tels qu’ils sont avec leur bagage personnel, émotionnel. Tout en refusant d’adhérer à des idées qui ne sont pas les miennes.
Petit à petit, panser mes plaies, m’épanouir, regarder mes blessures avec indulgence et mes failles avec plus de douceur, miser sur mes forces, accueillir mes émotions, parler, ne plus taire qui je suis et même, sans y penser, tranquillement commencer à m’aimer.