
Pink October ~ 8

A l’impatience, je suis
Tenue comme l’enfant
Tant espéré, dans le ventre
Emmitouflé, bien au chaud
Nage et nid
Douillet à souhait
Respirant l’amour
Enchanté, enchanteur.
Extrait de mon recueil de poésie – Accrocher la lumière – disponible sur le site The Book Edition. Vous pouvez aussi me le commander par mail.
J’ai beaucoup de choses pas très loin, des petites choses qui touchent, qui font que le tempo n’est pas toujours aussi juste qu’on le voudrait. Des petits riens qui se bousculent et qui parfois créent un tourbillon. Enfin, des choses un peu douloureuses quand même, quelques souvenirs qui viennent me chahuter et des voix aussi qui viennent jouer avec ce que j’ai de plus fragile – cette faculté que j’ai de presque m’excuser de vivre.
Je m’excuse de tout, depuis près de 42 ans, je m’excuse de peut-être déranger, de ne pas avoir les bons mots, la bonne attitude. Je m’excuse de rire, de pleurer, d’espérer. Je m’excuse d’être un peu, un peu trop. Je m’excuse sans cesse jusqu’à disparaitre, ne pas faire de vague surtout, reprendre ma place près de la fenêtre qui donne sur la cour, rêver à ma guise, imaginer ce que ça serait si…
Je m’excuse et je repars, je fais en sorte que tout aille. Je me tais quand ça bout à l’intérieur. Je fais en sorte que la colère se noie dans un “pas si grave.” Je ne dis rien qui pourrait créer une tempête et qui me laisserait KO. Je rumine un peu et puis ça passe. Mais ça laisse des traces. Et ce sont ces traces qui reviennent en ce moment, qui me font presque que dire que j’ai 9 ans. Ces traces de l’enfance, du tableau noir, des humiliations devant la classe, traces des notes que je dissimule, du mal-être que je maquille avec un joli sourire, traces de ce qui n’a plus d’âge.
Finalement ce “sans vague” qui me pèse parfois c’est aussi ma sécurité, ma sérénité. Je me suis affirmée et ça n’a rien changé. Alors je laisse passer, filer, je me laisse le temps d’avoir quelques égratignures, de lâcher prise, de me laisser être. Je retourne à ce que je suis qui ne fera jamais l’unanimité. Mais qu’importe. Il faut que j’accepte de ne pas toujours faire les bons gestes ou les bons choix, de ne pas être si adaptée, de rire trop fort, de pleurer dans mon coin. Il faut que j’accepte que mes mots ne portent pas, pas très loin, qu’ils soient mis de côté parce qu’ils gênent peut-être, même si en soi ils ne disent rien de mal, ils expriment juste ce que je pense, sens, ressens, estime juste.
Finalement je retourne irrémédiablement à ce que je respire. La vie. En essayant de ne pas emporter une culpabilité qui ne m’appartient pas. En essayant d’être de moins en moins ce que l’on attend de moi. C’est loin d’être évident, c’est même très délicat!
On ne lui connaissait pas de nom mais dans le village les rumeurs allaient bon train. C’est bien connu les rumeurs, ça part de rien et ça fait des ravages. C’est bien connu et pourtant on se laisse prendre, on se confie. Ce qui n’était qu’un petit mot au début devient un grand souffle et puis un énorme n’importe quoi. La rumeur enfle et comme la lave du volcan détruit tout sur son passage. La rumeur c’est comme un enfant en colère qui ne contient plus rien, une petite vision d’enfer sur terre. Et dans un village où les murs sont de papier, où les portes restent ouvertes, où les gens se croisent sur la place centrale, la rumeur n’a pas le temps de se poser, elle grandit sans y être invitée, elle se métamorphose en monstre aussi tôt qu’un passant a le dos tourné. Elle se gave de la crédulité des uns, déguste la culpabilité des autres et sans crier gare tue à bout portant. Mieux vaut ne jamais la laisser naitre!
Quelle reprise! Retrouvez vite toutes les participations: Chez Ghislaine, Chez Isabelle-Marie, Chez Josée, Chez Sandra, Chez Jamadrou
Pour la semaine prochaine, je vous invite à écrire de la poésie en prose (Ce genre se caractérise par sa brièveté, une apparente simplicité mais une densité bien réelle, une unité thématique, un jeu sur les images et une recherche de musicalité), sur le thème de l’odorat.
We know ourselves
A certain way
Thinking others have better strengths
Are better organized
Or better prepared for challenges
We always wish
For a different skin
Or hair color
For a different way of seeing things
Of trusting others
Gradually, letting our own true self
Disappearing behind a manufactured identity
A self without
When we would gain a lot
Just to welcome who we are
On se sera dit “merci” une fois, dix fois, trente fois, cent fois. Jamais une fois de trop. On se le redira encore.
Merci pour les sourires et ce temps, si précieux, qui nous fait nous rencontrer avant de nous éloigner, qui nous garde quelque part entre la présence et l’absence, qui nous maintient vivants quand le monde semble se perdre. Merci pour toutes les incertitudes nouées, dénouées, les doutes interrogés, les paris pris, les mains liées, les rendez-vous qu’on voudrait voir s’éterniser.
Merci pour les choses d’une simplicité déconcertante, qui les méritent à peine – on pense – qui méritent pourtant plus et qui au contact des larmes se gonflent de la vanité d’exister.
Merci pour tous les passages à la limite, comme sur un fil, si fragile, ces instants où on a cru ne plus pouvoir, ne plus tenir, où la peur a été la plus forte, où la joie n’a pas fait le poids, entre la raison et le cœur, une troisième voie, celle d’un peut-être esquissé face à la nature défigurée. Et puis nos bras de dentelle de maux habillés jusqu’à ne plus porter que l’éclat des retrouvailles.
Des “merci” comme autant de conscience de nos chances à être, évoluer dans cet espace par nos individualités habité, dépourvues de ce qui nous tiraille ailleurs, de ce qu’il faut faire et être avec tant d’autres. Jamais ensemble. Perdus parfois par trop de questions, retrouvés par tout ce qui nous lie au-delà de ce que l’on vit.
Merci pour les parenthèses apprivoisées, saveurs aux déclinaisons infinies, qui laissent des images comme des pas sur le ponton qui sépare la terre de l’océan. Des “merci” aussi vastes que l’eau, les éléments, l’horizon, là-bas, ce qui se vit et ne se dit pas. Les mots n’auraient pas le pouvoir de décrire l’intime, le lié de nos corps, aquarelles sur le papier vivant, confondus jusqu’à ne plus pouvoir prouver si il fut un temps où nous n’étions pas amants.
Merci pour le regard qui vient toucher les blessures jusqu’à les rendre translucides, jusqu’à ce qu’elles ne soient plus ce marécage potentiellement mortel, mais des nappes décorées de possibles. Pour les tremblements et les frissons, l’émerveillement d’hier intact, bercé par le tempo des notes patiemment accordées. Pour l’ordinaire devenu extra par le seul pouvoir d’une communion dont nous sommes les seuls à détenir la clé.
L’atelier reprend du service après une pause estivale qui a joué les prolongations. Je vous retrouve avec plaisir et vous propose, pour la semaine prochaine, d’écrire un texte à partir de la phrase d’introduction suivante: “On ne lui connaissait pas de nom mais dans le village les rumeurs allaient bon train…”
J’espère que cela vous inspirera. En attendant, à vos plumes et vivement mercredi prochain!
Il y a eu ce temps où l’annonce d’une grossesse, d’une naissance me laissait au bord des larmes. Je sentais comme mon cœur se déchirer. Et personne ne semblait comprendre ce cataclysme, cet impact brutal, ce vide abyssal dans lequel je plongeais tête la première.
En 2012, quand je suis rentrée en France, le cœur vide et mon ventre plein, pour me rassurer, on m’assurait que la vie n’était pas finie, que j’aurai d’autres enfants. Mais la vie est passée et mon ventre est resté vide.
J’ai mis du temps à intégrer qu’il me fallait faire le deuil de cette famille dont j’avais rêvé, de ce deuxième enfant qui ne viendrait pas, qui n’existerait jamais que dans mon esprit. Un deuil que j’ai fait seule, jour après jour, comme tant de femmes. Un deuil comme une traversé du désert, à ne pas pouvoir s’émouvoir, à travestir la vérité, à compter les années pour pouvoir se dire “trop tard”, à ne plus savoir se réjouir pour les premiers, les deuxièmes et les troisièmes…
Puis, attendre que ça passe. Ecrire, vomir l’inexistant. Faire sortir le mal. A tous prix.
Et apprendre deux naissances à deux jours d’intervalles, sentir la nouvelle se frayer un chemin, la joie se mêler à l’émerveillement, se sentir de nouveau ouverte à la vie, celle qui nous avait désertée, celle qui faisait si mal en ne faisant rien.
Réaliser que la blessure est apaisée.
When night comes
And we stay awake
Looking at the shapes
Made on our walls
By streetlights and cars headlamps
We may think life is nothing more
Than dust flying around
Corn flakes lost in a bowl
Missing its milk
We may think nothing last
And all that we do every day
Does not weight much
Than a rain of stars on earth
And yet as the day unfolds
We are searching for the seconds
That made this adventure into nothingness
A terrific ride!
Les vacances s’en sont allées. Elles furent bonnes et douces, vivantes et chaleureuses. La fin de l’année scolaire, entre le décès de ma grand-mère et un moins de juin très difficile à la maison, peuplé de crises d’opposition à répétition, m’avait mise KO. Il me fallait de nouveaux repères et faire le plein d’énergie.
Quelque chose s’est passé, de l’ordre d’un miracle peut-être, loulou a changé d’un coup d’un seul. En l’espace de 15 jours mon petit garçon s’est transformé. L’air de la mer peut-être ou une discussion coeur à coeur avec sa grand-mère qui lui a permis de mettre des mots sur une réalité qui ne lui était pas encore accessible.
Voilà, cet été nous avons profité des cousins, des amis, de la famille. Nous avons passé du temps ensemble, balades à cheval, vélo, baignade, pêche aux palourdes, découverte des marais-salants, mini-golf, concerts, glaces et marché artisanal. Loulou sait enfin nager comme un grand, grâce au soutien de ses grands-parents qui ont repris le chemin de la plage cette année, avec plus d’énergie aussi. Nous avons tous apprécié ce vent de sérénité!
Cet endroit c’est mon cocon à moi, ma terre, là où je sais que je peux m’asseoir et refaire surface. Toujours. Cette année n’a pas échappé à cette règle vieille de 41 ans! J’ai même réussi à lâcher mes éternels questionnements (et pour le moment ils ne m’ont pas rattrapés!)
Ces quinze jours ont été l’occasion de finaliser le tri des affaires de ma grand-mère. J’ai passé beaucoup de temps le nez dans les photos, je me suis offert un voyage au pays des souvenirs. On a souri et ça a permis de voir qu’il y avait aussi des bons moments, avant que tout ne se brouille. C’est ce que j’ai décidé de garder.
Loulou s’est fait de nouveaux copains/copines au poney. Et très vite nous avons enchainé les soirées pizzas! On le sent dans son élément et je suis heureuse de partager cette passion avec lui. Nous avons même réussi à entrainer quelques amies en balade avec nous!
Ces vacances se sont achevées par un weekend entre filles sur Vannes. Un weekend de rires et de confidences sous le soleil et un peu de pluie. Un weekend ressourçant pour nous toutes, qui avons des vies bien chargées mais gardons cette amitié bien vivante depuis le lycée. Nous avons donc une fois de plus savouré notre chance d’être réunies.
Et la rentrée est arrivée. Et nous étions remplis d’énergie et de paix pour reprendre le cours de notre quotidien.
I hear
The world
Is in lack of
Love
Lack of
Peace
Lack of
Humanity
When I see
Love
In a heartshape
Peace
In a prayer
Humanity
In a smile
Tiny pieces of the ultimate dream
Scattered around the place
Where we love
And live
And share
And aim
For a brighter present
When all is at hand
We keep forgetting
That we are made of
What we are looking for.
La rentrée c’est pour les petits et pour les grands. Cette rentrée 2022 est donc l’occasion pour moi de vous parler de mon nouveau recueil de poésie!
Il est né au cœur de l’hiver, un hiver en jaune et bleu. La poésie a toujours été là dans les moments où je ne savais plus comprendre le monde, dans les moments où je ne savais plus nommer les choses, les hommes, où je n’avais plus de mots justement pour venir à bout de ce qui dépasse l’entendement.
Et il est resté là avec ces deux premiers poèmes un certain temps avant que je ne reprenne la plume et que je lui donne une direction. J’avais envie de légèreté après l’hiver, de douceur, de mots qui font du bien, de lumière.
Esprit égaré dans le
Tumulte des éclats de rire
Eternel recommencement
C’est d’ailleurs au cours d’un brainstorming familial printanier que son titre m’a été soufflé. Il l’avait sur la bout de la langue et je l’ai attrapé au vol, fascinée par ce qu’il avait compris du peu de mots que j’avais prononcé.
Et s’arrimer aux étoiles. Ce recueil est composé d’acrostiches, l’un menant à l’autre, comme un voyage dans un Monde qui me ressemble davantage et que je vous invite à découvrir, au fil des pages et des instants posés.
Délivrer les ponctuations
Immobiles
Relier les syllabes
Et lâcher les mots
Quant à la couverture, je la dois aussi au petit garçon qui m’a soufflé le titre. Il a su, sans s’en rendre compte, saisir l’essentiel dans cette photo spontanée, sans effet et sans filtre.
Je vous laisse découvrir tout cela sur le site The Book Edition et vous remercie par avance pour l’accueil que vous réserverez à ce nouveau né!
Wherever she goes
She is looking for them
Ryan
Keegan
Or O’something
She is enthralled by stories
She had not read yet
She is on the edge of her seat
When she knows a new book
Is about to find its place on the shelves
Of her favorite bookshop
She can’t wait to own it
And it’s by holding her breath
That she starts reading
Stories with rough beginnings
War, violence, poverty
Starvation, Contemplation of a world moving fast
Celtic Tiger revenge
And yet, something out of nowhere
That looks like, smells like
A tiny bit of hope
Turned into a smile
Joy at the corner of the eye
These stories are like life
Spreading its butterfly wings
Out of bitter days
You can create something better
Summer took us by the hand
Letting us a chance to enjoy
Blue sky, hot days
We needed the peace
Of a colorful sunset
The serenity of silent waves
After months of feeling
Empty, upset
We were looking forward to
A bit of rest
It came along with
Its array of opportunities
Sport, friends and family
A time to rejoice and be happy
Il y a eu le temps des jours comptés
Comme si ils allaient s’évanouir
Comme si toi ça ne pouvait pas exister
Entre tes fantômes et les miens
Et puis cette fusion si singulière
Est-ce que c’était seulement vrai ?
Il fallait que je te touche pour en être certaine
Il me fallait le frôlement de ta main sur ma peau
Cette impression d’être à nouveau
D’être ce corps en état de guérison
Corps de femme abandonné à ton corps
Puis le temps passion, passionné
Temps de sueur et de mots posés
Ici et ailleurs pour ancrer cette réalité
De nous deux dans un nouveau paysage
Temps d’insouciance, si léger
Qui me portait, m’emportait là
Où je n’avais jamais osé m’aventurer
Avant que le chaos nous prenne
Et que la distance nous freine
Ramène les blessures sur le quai
Surchargé jusqu’à la nausée
Jusqu’aux questions, aux doutes
Toutes ces peurs que j’avais cru enterrées
Pour toujours et qui venaient menacer
Mon équilibre, le nôtre, celui des instants
Partagés et d’un coup interdits
Rien n’avait changé, tu y croyais tellement
Que j’y ai cru aussi
Juste le temps de retrouver la chaleur de nos étreintes
Mais déjà on se disait moins
On s’écrivait moins
Est-ce qu’on s’aimait encore ?
La passion avait cédé la place à quelque chose d’incertain
Moi, je ne savais rien de ce temps là
L’amour n’avait jamais atteint le 3e été
Je ne savais que le déclin, le silence
Et je l’ai fait mien pour me protéger
Au cas où tu aurais eu l’idée, comme les autres
De t’évanouir dans un moment de lucidité
Les creux de vague me semblent loin
Pourtant j’ai cru y rester
Pourtant tu n’y étais pour rien
Juste la vie et tant de besoins puérils
Toutes ces émotions inavouées
Par crainte de me réveiller un matin, sans toi
Et puis, se remettre à se dire
Pour ne pas passer à côté
Décider d’une autre suite à notre histoire
Parce que quand je pense à toi
Un sourire se dessine
Mon corps entier en tremble
Et mon cœur secoue ma poitrine
Avec toi, j’avais oublié à quel point
Je suis pleinement moi
Tout a commencé par une prise de conscience. Comme beaucoup de choses dans la vie! A force de regarder les gens autour de moi et d’examiner avec attention la relation qu’ils entretenaient avec leur téléphone portable, je me suis demandée si moi aussi je n’avais pas succombé à une certaine forme d’addiction.
Puis mon fils m’a fait une réflexion – alors qu’à la maison je milite pour le moins d’écran possible – comme quoi je passais beaucoup de temps sur mon propre petit écran. Et là, je me suis pris une grosse claque. En activant l’application “bien être” de mon téléphone, je suis tombée de haut: moyenne de 2h30 à 3h par jour.
Que de temps perdu, entre Instagram, Youtube, Internet…
J’ai d’abord réfléchi à ce que m’apportait Instagram et je me suis rendue compte que ça polluait plus ma vie qu’autre chose. J’ai donc décidé de supprimer mon compte et l’application par la même occasion. Ca a été une véritable révolution, révélation!
J’ai repris la lecture, j’ai commencé à regarder le monde à nouveau, sous le filtre de mon propre regard, je me suis lâchée la grappe sur plein de sujets, j’ai réalisé que toutes les belles théories de connaissance de soi avaient fait leur temps et surtout que bien souvent les superbes images partagées étaient très très loin de la réalité.
J’ai poursuivi ma réflexion avec mon utilisation de YouTube: de la musique, des podcasts, des documentaires, les cours de yoga d’Adrienne et de Jessica, des Ted Talks, un peu d’actualité et beaucoup de bla bla aussi. J’ai fait du tri dans mes abonnements, dans ma liste “à regarder plus tard” qui ne cessait de grossir, un peu comme ma PAL. Je me suis rendue compte alors, que je me créais seule des obligations non indispensables. L’espace occupé par toutes ces sollicitations finissait par occuper l’espace de mon cerveau, qui avait besoin d’une seule chose: l’essentiel. Et toutes ces informations ne l’étaient pas. J’ai fini par désactiver les données mobiles pour cette application. Désormais, je visionne les quelques vidéos YouTube de ma liste sur un écran d’ordinateur en direct de mon canapé, sinon j’écoute de plus en plus la radio et je me rends compte qu’il existe des émissions passionnantes, je regarde des films de A à Z sans interruption…
Pour mes mails, j’ai désactivé les notifications depuis belle lurette! Je conserve WhatsApp parce que cette application me permet d’interagir avec mes amis et est nécessaire pour les groupes d’échange entre parents et pour les hobbies de Loulou. Dans la journée, je mets tout cela en veille. Après tout si quelqu’un a vraiment envie/besoin de me joindre, cette personne a mon numéro!
Voilà comment je suis passée de 2h30/3h à 30/45min d’utilisation par jour. Mon téléphone n’est plus un vulgaire doudou qui me sauve de l’ennui. Il est un outil de communication, sa fonction première. Forte de cette expérience et du changement que cela m’apporte au quotidien, dans ma vie et dans mes relations, je suis encore plus attentive au rapport des uns et des autres avec cet objet. Je les observe à la dérobée, dans le train, dans la rue, avec leurs enfants, en couple, au restaurant, au bureau. Je les vois subjugués, enveloppés, hypnotisés, coupés du reste du monde.
Et le pire dans tout ça, c’est que sûrement comme moi il y a quelques mois, ils se disent qu’au moins eux ils ne sont pas accro!
Le décès de ma grand-mère a fermé une page de vie, pas des moindres. Un départ prévu et prévisible, ce qui ne rend pas forcément les choses plus évidentes mais dans notre cas, nous nous étions déjà tout dit, soit à peu près rien!
Je ne peux pas écrire ces lignes sans me rappeler que fut un temps ma grand-mère était mon univers. Elle seule semblait me comprendre, savoir me conseiller, toujours m’écouter. Nous avons eu une relation très fusionnelle, si fusionnelle que pendant des années j’ai cru qu’elle ne partirait jamais, comme si elle avait été faite d’une autre étoffe que la nôtre.
C’était le cas, d’une certaine façon et je l’ai compris plus tard, quand nous nous sommes retrouvées l’une face à l’autre, et que son chagrin a envoyé valser le mien. Il y avait une hiérarchie des sentiments et ma peine n’avait pas sa place dans l’épreuve que nous vivions. Nous nous sommes alors dessoudées et la suite de cette aventure qui avait pourtant très bien commencée a été comme une chute lente et vertigineuse.
Vivre avec ses morts c’est une chose, ne chercher que le moche, faire de la souffrance son domaine de prédilection en est une autre. Le bonheur chez nous c’était tabou. D’ailleurs ce n’était pas pour nous. Quand tout allait bien, ça n’allait pas. Il lui fallait toujours insister sur la petite fissure, jouer avec les événements, les éléments, tirer le fil d’une confession sans importance. Se nourrir du malheur des autres pour créer le sien. Est-ce qu’on avait besoin de ça?
Rien, absolument rien, n’échappait à son contrôle permanent. Tout était sous projecteur déformant. Un mot pouvait générer un tsunami. Et tant qu’elle pouvait nous monter les uns contre les autres, elle jubilait, sous couvert d’une grande générosité. Excessive. Maladive.
Vouloir le beau, le voir, le respirer c’était une trahison, un coup d’éclat. Il ne fallait pas. Mais voilà, elle n’est plus là. Elle a tout emporté avec elle, ne me laissant que les jolies photographies d’une relation en points de suspension. Je les ai choisies, une par une. Je les ai triées pour en faire ressortir les couleurs, bien décidée désormais à cultiver ce qui m’a longtemps été interdit: le sublime de la vie!
Danse des sens
Elaboration des mouvements
Nappe d’eau claire
Translucide sur la peau
Eveille les contours de
La hanche jusqu’aux
Lèvres en
Eclats de diamant
Poésie extraite de mon nouveau recueil de poésie à paraitre en septembre. Je vous en dis plus très très vite!