Quand les gros sujets sont épuisés Que le quotidien a retrouvé des airs de légèreté Que le cœur apaisé prend soin Que la joie prend vie
Sous des couches d’inconscience Là-bas, dans le profond de nous-mêmes Là où si peu de lumière passe Comme une protection de plus
Là, où d’ordinaire on se garde de venir Le jour resplendit Pourquoi chercher la nuit ?
Là, où d’ordinaire on passe à travers Sans s’appesantir
Là, il y a la fissure, une entaille si fine qu’il faut s’approcher Pour voir l’impact Creuser pour que l’ombre se révèle
Là, il y a ce qu’on ne veut pas voir Enterré sous des couches de certitudes Un chemin dans la roche Tous les choix « faute de mieux » Nos dualités Nos fragilités Bien calées sous terre
Là, il y a ce que nous pouvons continuer de nier Ou y faire face En toute humilité
Quand j’ai partagé, autour de moi, mon souhait de reprendre mes études pour devenir thérapeute, tout le monde a trouvé l’idée géniale!
Quand j’ai demandé, autour de moi, qui serait partant pour passer à la pratique, de manière ponctuelle ou en suivi, bizarrement il n’y avait plus personne au rendez-vous! Sauf 1! Du “on se connait trop bien” à “je ne vois pas de quoi je pourrais te parler”.
Sur le coup, je me suis dit “peut-être”, en effet. Je suis comme ça, je remets rarement en question la parole des autres. Et puis en en discutant avec mes copines de promo, je me suis rendue compte que c’était une mauvaise excuse, la première. Elles ont toutes débutées avec des proches, amis, famille. Donc le fait de bien se connaître ne rentre pas en ligne de compte. Pour la deuxième, là, c’est tout simplement un refus de voir la vérité en face. Nous avons tous des problématiques, petites ou grandes, selon notre échelle de valeur. Il n’y a que les sages qui vivent au-delà de la souffrance. Je pense qu’on est en loin…
Ce que je comprends parfaitement, c’est que ce soit compliqué pour certains de parler, de se confier, de tirer le fil. Même quand nous sommes dans une démarche avec un thérapeute, c’est assez déstabilisant. Tout travail sur soi l’est. Pas plus tard que le weekend dernier, une de mes profs a mis l’accent sur un truc qui m’a pas mal bousculée. Et tant mieux. C’est aussi comme ça qu’on avance.
Ma première analyse de rêve, je l’ai fait avec ma sœur et niveau proximité, intimité, il n’y aurait à redire! Il faut savoir que dans la relation d’aide, le thérapeute est là pour amener le patient, au fil des questions, à trouver en lui ses réponses. Le thérapeute n’a pas de solution, il n’a pas d’avis sur ce que vous lui confiez. Il est neutre, formé à l’écoute active et bienveillante.
Alors peut-être que je n’ai pas assez expliqué ma démarche, je suis douée pour me remettre en question, ou bien je suis entourée de personnes qui ne sont pas dans la même dynamique que moi et je l’accepte. Cette réalité va me forcer à sortir de ma zone de confort et à en parler davantage autour de moi, pour trouver des personnes en qui cela fera écho.
Il est un peu, beaucoup décousu cet article, je vous l’accorde. Je l’ai écrit pour que chacun, chacune, à son niveau, se pose la question de toutes ses excuses du quotidien qui l’ empêche de se réaliser, d’oser, qui le maintienne dans un confort relatif, dans une évolution contrôlée. N’oublions pas, sauf situations très particulières, que nous avons toujours le choix!
Et une nouvelle semaine de passée. L’exceptionnel est devenu ordinaire. Nous avons quelques routines qui tournent bien, le reste est accueil, adaptation, trous noirs parfois et émotions beaucoup, sourires, rires, expériences, créativité, expression artistique, du moins quand il ne faut pas travailler ou bien se mettre aux devoirs pour l’école.
Là le ton change et les vieux réflexes s’invitent, la colère tétanise et la violence éclate dans le creux d’un oreiller. On se retrouve face à ses failles, ses zones d’ombre. Et on fait face, en essayant de ne pas se juger, on parlant, en partageant son ressenti, ce qui fait mal, on allant puiser au fond de soi ce qui sauve de tout. Chaque jour on tente de ne pas tomber et quand on tombe on tente de ne pas se flageller, mais bien de faire preuve de bienveillance envers soi. L’erreur est humaine, la sérénité, bien plus qu’un choix, un engagement qui doit venir des tripes, l’unique voie pour une vie en harmonie avec ce en quoi on croit.
Cette semaine, des vestiges du passé se sont invités par deux fois, sous des formes déguisées. Témoignages, confidences. Et étrangement, j’ai réussi à prendre pas mal de recul par rapport à ça. Même si bien entendu je suis attristée par ce qui arrive à encore trop de femmes autour de moi.
@MarieK
Sinon, je me suis lancée dans l’aquarelle (après avoir achevé deux novellas et un recueil de nouvelles en début d’année, je crois que j’avais besoin de faire une pause de mots) en suivant les cours d’une créatrice que j’aime beaucoup. Et dans le dessin aussi, via les vidéos de Julie. Ces deux moyens d’expression m’ont ouvert des portes, m’ont aussi permis de prendre justement ce fameux temps pour moi, qui me manquait tant au début du confinement! Je découvre, j’apprends à lâcher prise, à lâcher le contrôle aussi. Je me découvre dans un nouveau moyen d’expression, je renoue avec mon âme d’enfant. Et du coup je me sens aussi plus libre avec mon fils, j’arrive à davantage le laisser être ce qu’il est, sans toujours mettre des limites à sa manière de s’exprimer, qui prend parfois beaucoup de place!
Pour être honnête, je redoute la fin de cette période, le retour au travail, à la vie sociale, au bruit. Mes craintes ne sont pas d’ordre sanitaire mais bien personnelles. Nous n’en sommes pas là pour le moment, alors je profite de ce qu’il m’est donné de vivre aujourd’hui. Cette parenthèse aura été très bénéfique à tant de niveaux.
Et vous, dites moi tout ou presque? Comment avez-vous vécu cette sixième semaine? Vous tarde t-il de sortir? Ou bien resteriez-vous bien encore un peu comme ça, comme en suspens au dessus de tout?
Si je n’ai jamais rêvé l’enfant que tu serais, j’ai souvent rêvé la mère que je souhaitais être. Bien sûr c’était avant. Avant la maternité. Avant le quotidien et tout ce qui va avec. Avant toi et moi. Bien sûr ce n’était qu’un rêve et parfois je rêve encore.
Accepter qui l’on est n’empêche pas de vouloir s’améliorer. Et si il y a une chose que la maternité m’a apprise c’est bien celle-ci, qu’à chaque instant, en quelque sorte, je renais. A moi-même et à ce qui compose mon univers. A chaque instant, il m’est donné de choisir entre la manière dont je réagis et la manière dont je pourrais le faire si…je lâchais prise, j’acceptais ce qui se présente et surtout j’abandonnais mes idées de « perfection ».
Je sais le poids des mots et pourtant, encore, souvent, je me fais avoir. Je dis ce qui me passe par la tête. La fatigue, la colère, le ras le bol, la charge mentale d’une femme, d’une mère. Et tout fout le camp, bonnes résolutions et tout le toutim. Avant que je ne prenne du recul.
Je suis en perpétuelle évolution depuis toi, en perpétuel chemin. Je sais que rien n’est linéaire, que tout se construit jour après jour et que ce qui fonctionne une fois ne fonctionnera peut-être pas dans deux semaines. Tout est question d’ajustement, d’adaptation.
Parfois je me surprends à lâcher du lest. Parfois je suis dure et ça ne sert à rien. Je ne sais pas toujours poser les limites et parfois j’en pose qui n’ont pas lieu d’être. Parfois je me fais confiance et parfois seule dans cette tâche, je perds pied. Pourtant je chéris mes choix, mes pas, chacun de ceux qui font de nous une famille, même si nous ne sommes que deux.
Certains jours sont plus compliqués, ma patience mise à rude épreuve – elle n’est déjà pas bien développée ! – mes nerfs à cran, j’enverrai tout balader. Et puis tu me regardes et je reviens sur terre. J’arrête de rêver à ce que je pourrais être si j’étais différente et j’accueille qui je suis, avec mon lot de vulnérabilité, de force, avec mes doutes et ma capacité à transcender ce qui me bloque, avec ma colère et mon envie d’une vie équilibrée et heureuse. Pour toi et moi.
Proposer des sorties. Émettre une idée. Acheter un cadeau. Dire « j’ai envie de telle ou telle chose ».
Des paroles, des actes simples.
Pour moi, ils ne le sont pas. Pas souvent.
Ils sont clairement liés à un manque de confiance en moi. On en revient toujours au même. C’est le chat qui se mord la queue…
Ce sont les mêmes mots que j’entends à chaque fois. Les mêmes regards que je vois. Les mêmes souvenirs qui s’impriment.
Ce sont les cadeaux délaissés, pas appréciés, qui me sont souvent restés sur les bras. Ou qui ont été relégués au placard.
Ce sont les idées tournées en ridicule.
Ce sont les envies jugées inadaptées, un peu trop naïves.
Ce sont les projets avortés et les « on te l’avait bien dit ».
Alors à 37 ans je me laisse encore beaucoup porter. Dans ma relation aux autres. Je suis souvent la dernière à proposer une sortie, à penser à tel restaurant pour un anniversaire. Et si ça ne plaisait pas. Toujours la crainte d’être à côté de la plaque, d’entendre un « c’était pas terrible ».
J’avance à tâtons comme un pingouin qui fait ses premiers pas – j’aime bien l’image. Le terrain est glissant car je m’imagine (à tort !) que le moindre faux-pas me fera perdre l’affection des personnes que j’aime. Être à la hauteur est un leitmotiv qui au final me laisse peu de marge de manœuvre.
J’ai conscience que pour les personnes qui partagent ma vie ce n’est pas toujours évident à gérer. Peut-être qu’elles aimeraient bien être portées elles-aussi parfois, que j’ose davantage sortir de ma zone de confort (pas si confortable – je culpabilise vachement de ne pas y arriver !)
La formule magique, je la connais : confiance, confiance, confiance. Sincèrement si vous avez la (ou les clés) de la confiance on soi, je vous en supplie partagez la/les ! Je suis certaine que je ne suis pas la seule en demande.
Et vous, dans quel domaine de votre vie, votre manque de confiance vous bloque ?