Je n’écoute plus. Je ne t’écoute plus.
Dans quelques minutes je vais raccrocher. Tu déverseras ton venin dans le vide. Je n’en veux plus.
Je sens que je rentre dans une nouvelle phase.
Il y a eu le premier cap, la petite musique dans ma tête qui tantôt disait « ne lui fais pas confiance », puis « donne lui une chance. »
Je faisais taire l’une, sans grande conviction, et croyait dur comme fer à l’autre.
Ne plus te faire confiance c’était comme accepter ma faiblesse d’avoir cru en toi et accepter que dorénavant nous n’avions plus aucune chance de garder le contact, en toute intelligence, pour notre enfant.
Un jour, j’ai compris. Ne plus te faire confiance, loin d’être un acte négatif, devenait un acte conscient, une manière de nous protéger, lui et moi, de ton emprise, de ton égoïsme, de ta manipulation.
Le deuxième cap est là, à portée de main. Le jugement de divorce doit y être pour quelque chose. A moins que ce soit moi qui ai décidé qu’il était grand temps de dire stop.
Oui stop à tes mots qui vont trop loin. Stop à tes jugements sans fondement. Stop à ta manière de me hurler dessus quand ce que je fais ou dis ne te convient pas. Stop à tes menaces toutes aussi fausses les unes que les autres, énoncées dans le seul but de me foutre la trouille et de me faire plier. Stop à cette manière dont tu as de me parler, avec dégoût. Stop à ta mine de chien battu, qui veut me faire croire que tu es au fond du trou. Stop à ton mépris.
Je vaux mieux que ça. Je m’estime davantage pour ne plus penser que je mérite tout ça ou à défaut n’ai d’autre choix que celui d’encaisser sans broncher, sous peine de te mettre hors de toi.
Aujourd’hui je dis stop et je n’y pense plus.
Je vais te raccrocher au nez. C’est la seule chose que tu comprends. Tu vas certainement me maudire derrière ton écran de téléphone. Ca ne me fait ni chaud ni froid. Il y a quelque temps de ça, j’y aurais pensé pendant quelques heures, me remettant en cause, essayant de saisir le moment où tout avait basculé. Maintenant, j’oublie aussi vite. Tes sautes d’humeur ne me font plus d’effet.
C’est dans ces instants là que je me rends compte du chemin que j’ai parcouru et que je me félicite pour ces limites que j’arrive à poser, en toute sérénité…
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