Je n’avais pas d’idée précise sur le déconfinement. A priori pour nous ça n’allait pas changer grand chose. A part la reprise de l’école pour loulou à partir du jeudi. J’allais garder mon rythme de télétravail et profiter – enfin – d’un peu de temps libre.
La semaine a été très bousculée. La fatigue s’est accumulée à coup de mauvaises nuits et de chamailleries d’enfants. Depuis qu’ils se voient à nouveau, la maison est un vrai moulin. Ils organisent leur vie comme ils le souhaitent et aux parents de suivre, avec le sourire.
Ce n’est pas ma façon de faire. Mais comme c’est toujours mieux chez les autres (confiance quand tu nous tiens!) et que je suis du genre à me remettre en question, j’ai essayé de lâcher prise encore plus, d’être cool comme on dit. Sauf que ça a eu l’effet inverse. Pourtant depuis le temps je sais ce que ça coûte d’être quelqu’un d’autre mais de temps en temps je me fais, encore, avoir. A force de mettre de côté mes besoins, de dire “oui” aux supplications des enfants pour venir jouer à la maison, à coups de “je te promets”, j’ai explosé. Je me suis à nouveau retrouvé dans la peau de la mère, à bout, qui crie, qui n’a plus une once de patience, qui scande à longueur de journée “et le respect bordel!”
Il m’est très difficile de trouver un rythme avec mes voisins. J’en avais déjà parlé et je me rends compte que c’est un équilibre sans cesse remis en question et qui me demande de poser mes limites, chose que j’ai beaucoup de mal à faire. C’est trop. J’ai de longues plages seule, alors je ne vais pas me plaindre j’en ai besoin, mais je ne me sens pas respectée. J’ai comme cette impression d’être utilisée, à disposition, comme un pot sur une table, qu’on regarde quand on en a besoin. Mon fils est partout, mais plus là. Il virevolte dans tous les sens.
Après une semaine, notre vie est sans dessus ni dessous. Je n’ai plus aucun repères. Nous n’avons plus de routine, plus de temps à deux. Je me sens assez vide, tiens ça revient ce sentiment! Décidément! J’ai l’impression que tout ce que nous avions gagné se disperse aux quatre vents. Bien entendu, je ne souhaite pas garder mon fils sous cloche, il a besoin de se confronter au Monde et cela me va très bien. Mais cela se fait d’une façon qui me perturbe. Il va encore falloir creuser ça! C’est un peu fatiguant ce va et vient des émotions qui n’arrêtent pas de faire irruption dans mon quotidien et sans cesse me déstabilisent.
La semaine aura toutefois été parsemée de jolis instants: prendre l’air, rejoindre mon amoureux pour une parenthèse ensoleillée, faire de l’aquarelle, retrouver les mots, parler avec les amies, avoir un peu de temps pour faire des choses que j’aime.
Et vous cette première semaine hors les murs, elle avait quel goût?