Faut-il ne partager que la peine, les doutes ?
Faut-il ne partager que les chagrins, l’errance ?
Faut-il ne partager que le chaos et les heures creuses ?
Faut-il ne partager que le pire, les larmes, les regrets ?
Faut-il ne parler que des blessures sans célébrer les victoires?
Faut-il éviter de dire le bonheur, sous peine d’entendre qu’il va peut-être s’enfuir ?
Faut-il éviter de dire l’amour, sous peine de lire qu’il ne sera peut-être pas éternel ?
Faut-il éviter de dire les rires, sous peine de passer pour un illuminé ?
Faut-il éviter de partager tout ce qui rend la vie unique ?
Faut-il garder tout ça au fond de soi ?
Faut-il préférer les cris aux sourires ?
Faut-il préférer l’indifférence au partage ?
Faut-il préférer les atrocités aux plaisirs simples du quotidien ?
Faut-il anticiper la chute?
Faut-il ne partager que les échecs?
Faut-il cesser de croire à la magie d’une rencontre, d’un regard ?
Faut-il obtempérer ?
Faut-il rester dans sa coquille, garder sa joie sous cloche ?
Faut-il cesser de croire, de rêver, d’avoir des projets, des envies ?
Faut-il dénoncer la guerre au lieu de promouvoir l’amour ?
Faut-il avoir honte ?
Faut-il se laisser aller à suivre une idée qui ne nous convient pas, sous prétexte que tous y adhèrent?
Faut-il se blesser sans cesse ?
Faut-il cesser d’être libre?
Faut-il utiliser des mots qui choquent pour ne pas dire les sentiments ?
Faut-il avoir peur de les avouer ?
Faut-il se cacher pour vivre ?
Faut-il se réfugier dans la mélancolie et le mystère pour se protéger d’être ?
Faut-il ne partager que l’ombre, sans la lumière ?
Faut-il ne voir que le gris les jours de pluie ?
Faut-il ne saisir que le négatif de l’homme, sans prêter d’attention à ce qu’il a de meilleur ?
Faut-il abdiquer ?
Je refuse.
Chaque jour je choisis l’amour. C’est mon unique référentiel, la valeur qui me définit. Même au creux des tempêtes les plus intenses, au milieu des déserts les plus arides, au gré des coups durs de la vie, j’ai tenu grâce à cette énergie, cette force. Oui l’amour peut partir demain, le bonheur peut me filer entre les doigts, mes rêves peuvent voler en éclats, le monde peut s’écrouler, gangréné par la folie et la haine. Rien ne m’empêchera de continuer à aimer, à dire la vie, le bonheur, la joie, les sourires, les vibrations, la lumière. Je continuerai à écrire, partager, à évoluer, à croire, à avoir la foi. Et ce même au milieu de la nuit la plus noire…