
Les fantasmes ne sont que des vertiges
Les vestiges d’un imaginaire fécond
Chacun tient la liberté de les réaliser tous
Comme de n’en réaliser aucun
Ils n’ont pas de nom
Ni de patrie
Ceux que l’on écrit nous sont proches
Ou bien appartiennent à d’autres
Derrière les mots
Une identité que chacun façonne à sa guise
Une femme libre
Qui se souvient…
Un jour la femme s’assume
Puis un jour elle devient un fantôme
Un souffle rauque
Impuissant
Parce que l’homme a pris le pouvoir
Il a posé son regard sur sa liberté
Il l’a jugé comme une invitation
A entrer dans un espace qui n’est pas le sien
À faire de son corps un terrain de jeu
De ses jeux
Un objet
Un objectif
Un jour elle ne dira plus rien
Elle lui donnera ce qu’il attend
Elle sera son fantasme éveillé
Sa poupée malléable à merci
Elle nourrira ses rêves de toute puissance
On peut dire le plein
Mais comment dit on le néant?
Face au corps dénudé libéré
Comment dit on le corps caché entaché par le dégoût?
On peut dire les frissons jouissifs
Mais comment dit on la peur glaçante?
Face au silence
Que reste t’il du consentement?
La violence n’est pas cruelle. Elle est sourde, étouffée. Une violence plus noire que la nuit. Une violence qui piétine puis laisse le corps tomber, sombrer, en apnée.
Il a plaqué son corps contre le sien. Rien. Pas un bruit. Pas un geste. Comme si l’absence de mouvement pouvait la protéger.
Il a remonté sa chemise de nuit. Elle a retenu sa respiration. Il a ouvert ses cuisses sans cérémonie. A t’elle résisté? Peut-être.
Un rite. Passage obligé.
Une routine. Celle de la nuit. Celle du silence. Celle de l’absence.
Un jour la femme renaîtra de ses cendres
Elle ne donnera sa confiance
Qu’à ceux qui sauront respecter sa liberté
Ne remettront pas en question ses limites
Qui aimeront son corps, encenseront son audace, glorifieront son désir
Avec le respect qui est dû à chaque être humain
Tout en sachant que jamais rien ne nous appartient.