Cela fait plus de 15 jours que je ne suis pas venue ici, pour écrire ou partager avec vous mes idées ou réflexions sur la vie. Je crois que ça ne m’est jamais arrivée de partir si longtemps, sauf pour les vacances bien sûr, mais ça les vacances, c’est sacré, surtout dans mon coin de Paradis sur la côte Atlantique. Dans ces moments-là, je bénis même l’absence de réseau, tellement j’ai besoin de prendre le large et me ressourcer auprès de personnes chères à mon cœur. Les vacances sont certainement la seule opportunité que j’ai de passer du temps avec mes amies, personnes que je vois peu, trop peu durant l’année. Alors pendant quelques jours, quelques semaines, je vous fais des infidélités et je retrouve mes racines avec joie.
Je n’étais pas en vacances, je n’étais d’ailleurs pas loin. Mais certaines le savent, un gros coup de blues s’est abattu sur moi la semaine dernière. Je n’avais plus goût – pas à rien quand même – à écrire. Je me sentais vide en tant qu’écrivain. Je me répétais « à quoi bon » et je doutais de mes qualités, de mes compétences et même de ce projet réalisé, pour qui, pour quoi…Comme vous le voyez, je me trouvais au top de ma forme !

Depuis que j’ai appuyé sur l’accélérateur et réalisé ce rêve qui me tenait à cœur, j’ai connu quelques déceptions. Pas facile de gérer les lettres de refus des maisons d’édition surtout quand celles-ci vous disent que votre style est « plat et sans intérêt ». Pas facile de participer à des concours d’écriture et recevoir un résultat toujours négatif. Pas facile de tout donner dans un texte et voir qu’une fois encore, ce texte n’aura pas touché, ne sera pas sélectionné. Quand on prend un peu de distance, on se rend compte que ce n’est pas bien grave, il n’y a pas mort d’homme. Ca démotive juste un peu plus. A chaque fois, il faut laisser la déception passer puis se remettre sur les rails, se dire que la prochaine fois ça fonctionnera, qu’une personne ne représente pas la terre entière, qu’un avis est subjectif. Il faut s’auto-motiver et croire en soi. Pas évident quand tout vous pousse à laisser tomber.
Donc la semaine dernière, qui coïncidait d’ailleurs avec la date d’anniversaire de ma rencontre avec Roger, j’ai lâché la barre du navire et j’ai dérivé à une vitesse incroyable en un temps record. Il m’a fallu pas moins de 24h pour me retrouver face contre terre, anéantie. Ce que je faisais ne servait à rien, je n’étais bonne à rien, je ne valais rien. Vous constaterez que je suis très forte pour m’auto-flageller (mon côté Scorpion certainement) !
Puis après avoir reçu de beaux messages, avoir pris quelques commandes, avoir constaté combien mes mots avaient de l’importance à vos yeux, après les doutes, je me suis posée LA question qui a tout changé :
Pourquoi j’écris ?
Ca parait tout simple et un brin naïf. Mais cette question m’a sauvée la vie – enfin m’a sauvée de moi-même et de cette mise à mort que j’avais orchestrée de main de maître. Alors voilà j’ai compris que j’écrivais avant tout pour partager, pour parler de toutes ces vies que je croise, pour échanger sur des sujets qui me tiennent à cœur. J’ai compris que je ne recherchais pas le profit (même si parfois je dois le dire, j’y pense un peu, puis j’oublie, c’est mieux), ni d’être mondialement (aux grands maux, les grands remèdes !) connue. Ce que je souhaite c’est toucher mes lecteurs, vous toucher, vous emmener à la découverte de tous ces destins, de tous ces paysages, de toutes ces beautés, ces moments de vérité qui jalonnent nos quotidiens. Et ça je le fais. Vos mots, vos messages, vos commentaires, vos avis sur mes livres me disent tous la même chose. Que mes mots vous accompagnent, qu’ils sont lumineux, qu’ils vous enchantent, qu’ils vous aident aussi. Quel bonheur !
Et je crois que ça, votre authenticité, votre soutien sans faille, ça vaut tout l’or du Monde. Je ne plairais – comme tant d’autres – jamais à tous. Certains récits me transportent quand d’autres vous laissent de marbre. D’autres vous passionnent quand ils me donnent envie de passer à autre chose, rapidement si possible. Je me suis rendu compte aussi que j’avais la chance de vous avoir !
Une fois cette idée bien ancrée dans mon esprit, les doutes se sont évaporés. Entre temps j’ai eu plusieurs commandes et de jolis retours sur mon troisième livre. Ca met du baume au cœur ! Je me suis même fais la réflexion que si je ne croyais pas à mon travail, comment alors mobiliser les autres et leur donner envie de me découvrir. Êtes-vous attiré par des personnes qui se jugent sans arrêt et se trouvent nullissimes la plupart du temps ? Moi, pas particulièrement. Je préfère la compagnie des personnes positives, pas forcément sûres d’elles, mais un peu tout de même, qui ont envie de faire bouger les choses, qui se jettent dans l’arène, qui y croient à leurs rêves – projets – souhaits – envies.
J’ai aussi reçu des réponses négatives et j’ai décidé de laisser couler. Après tout gagner un concours ou voir un de mes textes sélectionnés pour un prix ne changera pas la donne, puisque mon rêve je le vis au quotidien depuis que j’ai sauté le pas de l’autoédition. J’ai également pris conscience que ces refus étaient peut-être là aussi pour me rappeler qu’il était temps que je me plonge dans mon roman, aux 170 pages attendant d’être relues, corrigées, annotées. Et que cette date anniversaire, au lieu de la redouter, je devrais l’honorer, car elle a été le départ d’une longue descente aux enfers et d’une glorieuse résurrection. Il me fallait vivre ça pour naître moi.
Telle est la vie: Tomber 7 fois, se relever 8 (Proverbe Japonais)
Voilà ! Bon j’approche des mille mots…Il est temps de mettre un point final à ce long discours. Merci pour tout, pour chaque message reçu, chaque personne qui a pris le temps de m’apporter son soutien, pour chaque commande, chaque sourire partagé. Merci pour votre fidélité et votre entrain, qui m’encouragent les jours de doute – jours qui nous construisent et nous donnent de toujours nous rappeler pourquoi nous faisons telle ou telle chose. Tant que ça part du cœur, nous sommes sur la bonne voie !