
Si j’avais à choisir, aujourd’hui, je ferai le choix de ne pas avoir d’enfant.
Je n’aime pas les regrets, je n’en ai pas. J’ai attendu un enfant, l’ordre des choses. J’ai grandi avec cette idée, la famille. Et l’égoïsme de ceux qui n’en avaient pas.
Ce n’est pas une question de fibre ou d’amour, c’est une question personnelle, une question d’identité, de responsabilité.
Je ne sais pas à qui je mens le mieux.
Rien n’est pur plaisir dans cette aventure. Tout est dépassement de soi. Tous les jours. Et l’addition des jours finit par peser lourd.
Les parents à l’unisson vont me répéter ces phrases magiques qu’on dit à tout chacun. Pour redonner des couleurs aux jours gris.
Ce sont toutes ces tentatives qui au fond me déçoivent. Au bout des jours pleins, il n’y a que le vide.
Il y a des jours où il m’est impossible d’aller vers mon fils, de jours où je me demande à quoi tout cela a servi au fond, toute cette souffrance, ces larmes, des jours où l’envie de m’éclipser de cette vie semble prendre le pas sur la foi.
Si je tiens, c’est par manque. Manque de courage. Ou bien envie de réussir quelque chose pour une fois.
Mais réussir quoi au juste ?
On m’avait promis qu’il était protégé, dans mon ventre, en sûreté. Pourtant sa blessure suinte chaque jour. Sa colère éclate pour un rien. Ses émotions à fleur de peau se cognent contre les miennes.
Nous sommes dans un cycle infernal qui nous éloignent.
Je ne trouve plus la grâce dans son sourire, ni l’entrain dans ses rires.
Je suis à côté, épuisée par la tâche, assommée par les crises à répétition.
La lumière s’éteint…
Aurais-je assez de ressources pour trouver le chemin de nos pas qui avancent ensemble sur le chemin ?
Il n’y aura pas de calendrier de l’avent, je n’en ai pas la force. Je vous souhaite un beau mois de décembre.