Si j’ai les deux pieds bien ancrés dans le sol français, j’ai le cœur en Irlande. Est-ce la saison qui me remplit de nostalgie ? Est-ce le souvenir de ce dernier automne passé sur la terre de ce pays qui au fil des ans était presque devenu le mien? Est-ce les mots que je lâchais sur le papier pour évoquer ces souvenirs chers à mon cœur, alors que deux petits pieds dessinaient quelques bosses sous mon ventre ?
Quand je repense à Dublin, aux vertes vallées, aux matins frais et à cette sensation de liberté qui m’habitait, mon cœur fait quelques bonds dans ma poitrine. Je revois mes pas sur le bitume, mon visage offert au vent froid, mon appartement avec vue sur le soleil qui se lève sur les toits de la ville, encore endormie. Je connaissais chaque endroit, chaque petite rue. Je flânais souvent dans de nouveaux quartiers, appareil photo autour du cou, pour glaner des scènes de la vie quotidienne. J’aimais m’arrêter dans Temple Bar pour écouter la musique qui se déversait sur le pavé devant les pubs. Ou bien devant un groupe, quelques artistes, qui nous faisaient presque danser sur place et avaient le don de nous faire oublier nos mains glacées et nos lèvres gercées. Je me souviens des doux souvenirs, de nos soirées dans les bars à parler à de parfaits inconnus, que nous croisions à nouveau quelques semaines plus tard, à la même table, même sensation de déjà-vu. Et nos danses endiablées sur des musiques que nous connaissions par cœur. Nos fous rires mémorables au bord de la Liffey. Et tous ces coins un peu plus loin, près de la mer. Des randonnées décousues mais qui nous faisaient découvrir des paysages splendides, parfois improbables. Je revois tous ces endroits où nous nous arrêtions pour prendre un café, et un scone aussi, un carrot-cake parfois, et pour refaire le monde.
Credit Image – Wee Go
Dublin, que j’ai laissé par un matin de novembre, le corps en vrac et des larmes plein les yeux. Dublin que je ne revois pas souvent. Plus d’un an maintenant que je n’ai pas foulé son sol, que je n’ai pas retrouvé la chaleur du foyer qui a accompagné mes premiers pas, que je n’ai pas embrassé mes amies, mes princesses qui ont bien grandi. Un an que je n’ai pas déambulé dans ces quartiers que j’aimais, repris mes habitudes le temps de quelques jours, pour calmer les battements de mon cœur.
Il me tarde d’y retourner, de respirer l’air empreint de pluie qui ne ressemble à aucun autre. Il me tarde de retrouver l’accent, de me créer de nouveaux souvenirs dans ce pays qui a su calmer mes doutes et me libérer de bien des questions existentielles.
Et vous, un pays que vous aimez, qui vous renverse, qui vous transporte ?
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