
Derrière ses révoltes, ses éclats, ses failles. Derrière le voile de ses pensées, de son passé. Derrière l’épouse, l’amie, la mère, il y a cet être à part. Je le vois dans son regard, dans ce qu’elle transpire quand en résonnance avec le monde, elle respire.
Quand elle pose son regard plein de points en suspension sur l’univers en contrebas, qui se contredit sans cesse. Et dans son souffle de fée un peu malmenée par la vie, quelque chose nait comme une prière dans un langage que seule, elle, connait.
Un langage qui la relie au vivant, à l’espace entre la nuit et la jour, au silence.
C’est une fille du silence, oui, celui des gorges et des profondeurs de la terre, des déesses qui à mains nues remuent les tourments pour que germent les plantes guérisseuses. Et dont le sang devient noir lorsque la lune éclabousse le ciel de sa clarté fantasmagorique.
C’est une fille des mots, dont la confiance se tait devant les assauts du vent. Et dont les maux tremblent d’incompréhension. Existe t-il quelque part un sens, une raison?
C’est une fille des mystères, ceux qui attendent patiemment d’être approchés, percés. Et ceux qui dans le calme de l’ennui se taisent pour ne pas froisser ses ailes d’ange affamé de vérité.
Si seulement elle savait tout ce qu’elle est…