
L’écriture, c’est viscéral. Ça ne s’explique pas, ça s’impose à nous à un instant T. Ça nous bouscule dans l’urgence de poser les mots, les regarder filer à vive allure. Pour le résultat on verra plus tard. L’écriture c’est un acte engagé, qui part de l’intérieur de soi. Toutefois, ne nous mentons pas, écrire c’est aussi partager. Ou alors nous nous cantonnerions tous à un journal intime, connu de nous seuls.
Le contact de l’écrivain avec ses lecteurs est un pur délice. Savoir qu’une phrase, un texte, une histoire, quelques mots ont touché l’autre en plein cœur, il n’y a pour moi pas de plus beau cadeau. Bien sûr, nous ne plairons pas à tous. Mais qu’importe au final. Mieux vaut être authentique que rentrer dans un moule – il en existe en écriture aussi. Je suis la première à dire que ce n’est pas si évident que ça en a l’air. Etre vrai, être soi, est un travail de confiance avant tout. Et cela touche à tous les aspects de nos vies.
Dans le processus d’écriture, il y a ce qu’on connait, ce qui au final est simple pour nous, ce que nous faisons sans trop nous poser de questions. Ce qui n’empêche pas les difficultés, complications et l’impression d’avoir pondu un énième navet que personne ne lira (petit rappel : travailler sur la confiance en soi !).
Puis il y a l’inconnu, ce qui se trouve hors de notre zone de confort, ce que nous regardons de loin, ce qui nous tente mais que la peur nous empêche d’approcher. Parfois il suffit juste d’un coup de pouce pour oser. Parfois il faut se faire violence, s’essayer à de nouveaux styles, entreprendre des paris fous, plonger sans y penser. Car plus on y pense, plus on se met des barrières, plus on regarde l’inconnu avec méfiance.
Vous allez me dire, et l’érotisme dans tout ça ? J’y viens. Tout d’abord je tiens à remercier les personnes qui ont apprécié et commenté mes deux textes – Rêve d’été et A la piscine – quand on sort de sa zone de confort, le soutien des autres est primordial. Tout comme l’enfant qui fait ses premiers pas, l’écrivain qui apprend a besoin d’encouragements. Je vous l’accorde, on peut faire sans, mais c’est beaucoup plus agréable avec.
Depuis quelques mois, quand je rentre dans une nouvelle librairie, je regarde les différentes sections qui répertorient les livres en fonction du thème : historique, fiction, autobiographie, roman étranger, cuisine, enfance, développement personnel, spiritualité, religion, santé, voyages, art…
En général, la littérature érotique est planquée dans un coin, comme à l’abri des regards. On y découvre tout un tas de livres dans la veine de « 50 nuances de Grey ». Je me suis demandé si une personne lambda, encore aujourd’hui, oserait rentrer dans une librairie pour demander une sélection des meilleurs romans ou nouvelles érotiques du moment, sans se sentir mal à l’aise. Bien entendu il existe des personnes très libres et libérées sur le sujet. Mais est-ce la majorité de la société ?
Le dictionnaire définit l’érotisme comme « la description, l’évocation, l’exaltation (par l’art) de l’amour sensuel ». Cléa écrivait récemment dans un commentaire « Les sensations liées à l’érotisme méritent d’être décrites, elles s’inscrivent dans notre quotidien ». Dernièrement j’ai lu « Petit éloge de la jouissance féminine » d’Adeline Fleury, un livre qui a fortement résonné en moi.
Nier l’érotisme ou ne pas y prêter attention serait comme se séparer d’une partie de soi. Pourtant le désir, la sensualité, le plaisir, l’envie, la sexualité, le corps sont autant de données qui font partie intégrante de notre humanité, que nous soyons seuls ou en couple.
Mon avenir littéraire sera érotique (pas uniquement) ou ne sera pas. Je pense (tu avais raison mon chéri – je sais tu as souvent raison) que c’est un style sur lequel j’aimerais travailler, un excellent moyen pour moi de me libérer aussi, de me connecter davantage à ma féminité et d’accompagner d’autres femmes dans cette apprentissage.
Et vous, l’érotisme, ça vous dit quoi ?