Si j’avais à choisir, aujourd’hui, je ferai le choix de ne pas avoir d’enfant.
Je n’aime pas les regrets, je n’en ai pas. J’ai attendu un enfant, l’ordre des choses. J’ai grandi avec cette idée, la famille. Et l’égoïsme de ceux qui n’en avaient pas.
Ce n’est pas une question de fibre ou d’amour, c’est une question personnelle, une question d’identité, de responsabilité.
Je ne sais pas à qui je mens le mieux.
Rien n’est pur plaisir dans cette aventure. Tout est dépassement de soi. Tous les jours. Et l’addition des jours finit par peser lourd.
Les parents à l’unisson vont me répéter ces phrases magiques qu’on dit à tout chacun. Pour redonner des couleurs aux jours gris.
Ce sont toutes ces tentatives qui au fond me déçoivent. Au bout des jours pleins, il n’y a que le vide.
Il y a des jours où il m’est impossible d’aller vers mon fils, de jours où je me demande à quoi tout cela a servi au fond, toute cette souffrance, ces larmes, des jours où l’envie de m’éclipser de cette vie semble prendre le pas sur la foi.
Si je tiens, c’est par manque. Manque de courage. Ou bien envie de réussir quelque chose pour une fois.
Mais réussir quoi au juste ?
On m’avait promis qu’il était protégé, dans mon ventre, en sûreté. Pourtant sa blessure suinte chaque jour. Sa colère éclate pour un rien. Ses émotions à fleur de peau se cognent contre les miennes.
Nous sommes dans un cycle infernal qui nous éloignent.
Je ne trouve plus la grâce dans son sourire, ni l’entrain dans ses rires.
Je suis à côté, épuisée par la tâche, assommée par les crises à répétition.
La lumière s’éteint…
Aurais-je assez de ressources pour trouver le chemin de nos pas qui avancent ensemble sur le chemin ?
Il n’y aura pas de calendrier de l’avent, je n’en ai pas la force. Je vous souhaite un beau mois de décembre.
Oh Marie comme je suis triste de te lire ! Je sens ta douleur dans chaque mot et tout ce que je peux faire c’est t’avouer qu’il y a eu des jours où j’en ai voulu à mes enfants pour toute la fatigue, la douleur physique et cette solitude qu’on ne nous dit pas, mais qui est le lot de bien des mères. Il y a eu et il y a encore des jours de regrets où je me suis demandée pourquoi je m’étais autant acharnée à devenir mère si c’était pour récolter encore plus de douleur, là où on m’avait promis la joie. Ce qui manque souvent, c’est la possibilité de s’éloigner, de s’isoler et de se recentrer sur soi. J’essaie de ne pas penser aux années futures où mes enfants vont grandir et nos caractères, nos besoins et nos désirs, se heurter. Surtout ne laisse pas de culpabilité s’installer dans l’équation. Je t’embrasse fort fort fort
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Je suis placée pour savoir que ce n’est pas facile d’élever un enfant qui a ressenti toutes nos émotions à l’état embryonnaire ! Mais j’ai toujours dit qu’il était mien et donc que ses colères étaient les miennes ! 48 ans plus tard je suis toujours dans le même esprit, privée de ses visites ( merci Covid) je suis en train de faire un beau zona ! Courage Marie . Pourquoi ne tentes-tu pas comme je l’ai fait, de lui dire que montrer sa colère c’est afficher sa faiblesse ? Grosses bises Marie
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Oh ma chérie, merci d’avoir osé partager ton vécu. Merci pour ton honnêteté. Je t’envoie des brassées de courage, de te tendresse et d’amitié. J’espére sincèrement que tu vas trouver le chemin vers un mieux être seule ou à deux. Je t’embrasse très fort et à une prochaine 😘💖🙏
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Bravo, ton article est très courageux.
Ta position peut choquer certains mais c’est la vie, dans toute sa beauté et sa difficulté.
Poser les mots t’aidera peut-être à trouver des solutions pour avancer.
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Des solutions, je ne fais que ça, en chercher. Je crois que je suis fatiguée de vivre tout ça toute seule.
Mais bon, c’est aussi la vie que j’ai choisi.
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Tu ne peux pas le laisser à un copine un soir ou chez un de ses copains, juste un soir, juste prendre une soirée pour toi, je me souviens qu’il part aussi chez tes parents de temps en temps, essaie de souffler au maximum durant ces temps là. Je n’ai jamais un moment pour moi, ils sont tjs tis tjs avec moi pas une soirée de libre, pas un week-end sans enfants mais c’est comme ça.Parfois oui j’aimerais le silence total, un soir manger un yaourt devant un film guimauve mais impossible. J’espere de tout mon coeur que tu trouveras une solution. bisous
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Merci Maud. Pas beaucoup de monde autour de moi.
Et puis mes parents c’est pas toujours plus apaisant.
Mais j’essaie de me reposer le plus possible et de lâcher sur des trucs.
Je te comprends pour le film guimauve!!
Je t’embrasse et plein de douces pensées pour vous tous.
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gros bisous Marie ❤
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❤❤
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Tellement dur de lire ta détresse ma belle.
Antoine à toujours eu un sacré caractère je suppose que ça ne s’arrange pas. J’espère que tu ne désespère pas et que tes parents vont pouvoir prendre un peu le relais pour que tu puisses te reposer un peu.
Je comprends tellement ta première phrase je pense que j’aime trop ma vie et ma liberté pour prendre le risque d’avoir un enfant qui prendra forcément une énorme place dans ma vie.
J’espère que tu reprends confiance dans votre relation. Gros bisous ma belle
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Je crois aussi que plus j’ai de choses à gérer moins j’arrive à être disponible pour lui.
Oui il a son caractère, ses émotions, ses blessures. Il essaie de composer avec tout ça et ce n’est facile pour personne.
Je reprends confiance comme toujours, avec des hauts et des bas.
Grosses bises et merci
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Marie, je t’envoies plein de pensées de réconfort. Je sais combien ça peut être difficile et combien on peut douter de nous-même dans ces périodes de creux. Tiens bon. Les ressources, tu les as, je n’en doute pas. Tu l’as prouvé maintes fois. Je t’embrasse
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Merci beaucoup Marie.
Dans ces moments là on doute beaucoup. Et sans soutien proche, c’est assez compliqué.
Je me sens parfois bien fragile pour la tâche.
Je t’embrasse également en espérant que tout va bien pour toi et les tiens
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Chère Marie, comme on dit au Québec, tu sembles filer un mauvais coton! Je te souhaite de trouver ta route… Prends bien soin de toi! Bisousxxxx
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Merci Josée.
J’avoue que le manque de temps pour moi est terrible à gérer.
Grosses bises
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Je te trouve extrêmement courageuse d’en parler.
Je trouve ça bien de crever l’abcès.
Prends soin de toi.
Tu n’as aucune obligation vis à vis de tes lecteurs 🙂 (a part les obligations que tu t’imposes )
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Tu as raison! Merci
Prendre soin de moi je crois que c’est le truc le plus compliqué qui soit….
Grosses bises
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Je comprends.
Prends soin de toi autant que tu le peux
Ce n’est pas toujours évident /possible.
Gros bisous à toi !
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Je comprends que tu satures Marie et je suis admirative de ton honnêteté. Une chose est sûre, ton ressenti est tellement compréhensible au vu de la situation et des épreuves par lesquelles tu es passée. Plein de courage à toi et grosses bises…
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Merci beaucoup Cécilia.
J’avoue que je sature un peu et que j’aspire à une vie plus posée et sereine.
Je suis accompagnée et loulou aussi, ça portera bien ses fruits un jour ou l’autre.
Grosses bises à toi
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C’est certain que l’accompagnement vous aidera et même si la route sera longue, je suis sûre que vous y arriverez. Plein de bises à toi
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Merci ma belle!
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C’est bien normal de ressentir cela, parfois. Et c’est courageux de l’écrire. Qu’en ce mois de décembre, tu prennes surtout soin de toi Marie ❤️❤️❤️
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Ma plus grande interrogation: comment prendre soin de moi?
Je n’ai pas une minute pour souffler.
Mais je vais essayer.
Merci Marie ❤️
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Bien sur que tu va rebondir, tu ne serais pas Marie Kleber sinon !
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Merci Sabine!
Tu as raison…
Et tes mots m’ont fait sourire
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Je veux juste te dire que c’est ok, que tu as le droit de ressentir tout ça, de penser tout ça et de l’exprimer ici. Et je t’envoie de l’amour, plein d’amour, je sais que ça ne résoudra pas la colère ni la frustration mais si ça peut adoucir un peu, tant mieux.
Petite question : arrives-tu à dormir assez pour récupérer un peu ?
Je t’embrasse !
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La période est compliqué et quand c’est compliqué je perds souvent pied. J’ai l’impression d’avancer contre le vent.
Merci Julie.
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Marie si je peux me permettre tu as vu un psychologue pour enfant? Ou autre? Paolo était super colérique aussi petit et puis finalement j ai appris qu’il était multi dys (mais ça tu t en serais apperçu) mais autiste aussi y a peu. Il y a tellement de pathologies qui se trouvent derriere la colere d un enfant ou tout simplement un mal être, une pression qu’il se met lui même et qui peut expulser juste par la colère à défaut d’autre chose. Je ne veux pas te dire de faire ça ou ça, mais je te donne des pistes…. Le métier de maman est très difficile, c est une évidence…. Courage si besoin de parler tu sais que ma boite mail est ouverte…. bisous de courage
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Pédopsychiatre, psychologue, sophrologue, je n’en suis pas à ma première tentative..
Je ne sais pas.
Merci oui des pistes à explorer en tous cas Maud.
Je t’embrasse
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Tu as le courage d’écrire tout haut ce beaucoup pense tout bas.
J’ai pensé ça pendant les deux premières années qui ont été très, très pénibles pour moi.
Petit à petit j’ai trouvé mon équilibre (j’ai radicalement changé de vie pour de multiples raisons mais le facteur enfant a pesé). Aujourd’hui ce n’est pas rose tous les jours. Parfois je voudrais tellement avoir plus de temps pour moi mais je ne regrette rien. Je suis heureuse de cette complicité et j’apprends chaque jour à ne pas culpabiliser parce que je ne fais pas tout parfaitement.
Et puis je me dis qu’il va avoir 11 ans et dans 2 ou 3 ou 4 ans il va prendre son envol et il aura nettement moins besoin de moi et il me manquera…..
La période est très compliquée et très noire ce qui ne simplifie rien : j’espère que tu vas trouver une certaine forme d’équilibre.
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Merci à toi pour tes mots et ta compréhension toujours.
Oui certaines périodes sont plus compliquées que d’autres. Je me mets aussi pas mal de pression toute seule.
Et étant seule avec lui, je crains toujours de ne pas en faire assez.
C’est vrai que les enfants grandissent vite. Un temps viendra où on voudra moins de temps pour nous et on en aura beaucoup plus!
Trouver son équilibre et savoir aussi qu’il peut changer à tout moment.
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Bonjour Marie, ton article m’a beaucoup touché. Je n’ai pas d’enfant et je ne suis pas à ta position de comprendre toute cette douleur. Mais je tiens à te dire que j’admire ta force, ton honnêteté et ta vulnérabilité.
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Merci Sabine, cela me touche beaucoup. Je crois qu’il faut tant que possible être honnête au moins avec soi même. Même si c’est douloureux parfois.
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