
La crise de l‘agriculture. C’était pourtant pas de son âge de radoter. Il n’avait que ces mots là à la bouche, depuis bientôt un mois. Le problème était certes grave mais je ne pouvais plus le supporter, lui et ses diatribes interminables, ses essais ratés, ses envolées lyriques dignes d’une tragédie grecque, qui mettaient un terme brutal, à nos repas en tête à tête. Je ne disais rien et ça le mettait hors de lui. Il me trouvait insensible et égoïste, deux mots qui lui allaient si bien en temps normal. Là, c’était différent, on parlait de la terre, du sol, de sa patrie. Là, il pouvait briller. Il deviendrait peut-être célèbre à force de batailler.
Il m’écœurait soudain, je ne le voyais plus que comme un étranger. Il oubliait que j’avais la tête dans le cirage à chaque fois que je revenais de me faire piquer. Une dose de potion magique pour adoucir la fin, une espèce de limonade infect en guise de récompense, pour me donner le courage de revenir. Je me demandais bien ce qui me poussait à espérer, l’instinct de vie ou la peur de la mort. C’était peut-être pareil pour lui!
Retrouvez ici les participations de Mébul, Sweet Things et Josée! Le monde revient! Merci!
Pour la semaine prochaine (#38), je vous invite à écrire un texte qui comportera la phrase suivante au milieu de votre récit: “avec mes lunettes à double foyer, j’avais une vision de cul de bouteille”. A vous de jouer!
Et bien, contente de constater que je ne suis plus seule à participer!
LikeLiked by 1 person
Oh, je ne m’attendais pas à la chute funeste… si j’ai bien compris.
LikeLike
C’est surtout une histoire d’incompréhension…
LikeLike
… si compréhensible… sourire.
LikeLiked by 1 person
Je ne participe pas mais j’apprécie de lire tes participations même si je ne les commente pas toutes, faute de temps, parce que mes yeux évitent l’écrit et préfèrent l’image (plus grand format). Je fais le parallèle entre ce paysan qui se plaint de ses déboires fermiers à une femme manifestement en chimio et qui aimerait entendre autre chose que des lamentations alors que ce qu’elle traverse est tellement plus dramatique, avec nos propres petits soucis actuels de confinement, certes hyper pénibles et ceux qui ont chopé le virus et y ont laissé sinon la vie mais des séquelles dures à vivre..
LikeLike
Merci Marie de continuer à lire et de déposer tes mots c’est déjà énorme.
Oui c’est le sens de ce texte!
C’est en lien avec l’expérience de vie d’une amie chère sur un sujet différent mais tous les sujets finissent par se ressembler.
LikeLiked by 1 person
Comme d’habitude, c’est un texte magnifique. On aimerait presque en savoir plus 😉. Belle journée et gros bisous 😘
LikeLike
Merci Nicole!
J’aime bien les textes courts mais parfois c’est vrai on reste un peu sur sa faim!
Belle journée également
LikeLike
Bien vue cette incompréhension qui s’installe dans les vieux couples ! Lui : sa terre et elle : sa vie ! J’ai aussi aimé les autres participations ! Bonne journée Marie Grosses bises
LikeLike
Merci Paulette. Malheureusement ca se passe aussi dans les jeunes couples!
Contente que les participations te plaisent aussi, c’est toujours sympa de découvrir différentes histoires à partir d’un même thème.
Bises
LikeLike