Depuis plus d’un mois il y a eu des jours avec et des jours sans, des jours heureux, plein de fous rires, d’inattendu, des jours de doutes et de peines. Il y a eu des larmes et des cris, des sourires et des promesses, des matins calmes et des soirées folles. Il y a eu des chansons et des temps calmes, des crayons, de la peinture, des lignes d’écriture, des livres, des films, du temps à deux, des cabanes et des nuits, comme en camping. Il y a eu des repas de fête et des pique-nique improvisés.
Il y a eu des ras le bol qui ont pris toute la place, des angoisses qui ont refait surface, des vérités bien cachées qui sont revenues peupler les nuit, gâcher les jours. Il y a eu nos humeurs de saltimbanques du bonheur, nos états d’âme d’apothicaires, des expériences farfelus. Il y a eu du réussi, du raté, l’impression de ne pas savoir faire, de ne pas savoir être, de ne plus savoir où, quand, comment, pourquoi.
Il y a eu du silence et des maux. Et du silence sans maux. Du silence des profondeurs qui vient rappeler que tout est en ordre, que tout va bien, qu’il n’y a rien à faire de plus. Il y a eu du chahut, des chutes, des montagnes de questions, du temps, un temps infini, tantôt délicat, tantôt euphorique, un temps de nous deux, plus complices.
Il y a eu des “je n’aurais pas dû” et des réflexions en duo, un nouvel équilibre à sans cesse redéfinir. Il y a eu quelques projets, peu de temps pour soi, des prises de conscience, des envies d’autre chose. Il y a eu du partage, des moments auxquels les mots ne peuvent rendre justice. Il y a eu des émotions, des découvertes, des impressions d’être seule au monde, seule avec ses joies, seule avec ses détresses.
Il y a eu du chaos, des heures sombres, des minutes en équilibre. Il y a eu la brulure et la renaissance, le feu qui s’éteint et celui qui redonne vie
Il y a eu les jours et les nuits. Sans toi. Pas vraiment loin. Mais pas là. Il y a eu la routine, le déni, la peur et le manque, toujours, la douleur presque parfois de ces jours sans toi. Sans la chaleur de ton regard, sans le grain de ta peau, sans tout ce qui en toi apaise le moindre de mes sanglots. Il y a eu les jours où ton image même me fuyait, les nuits qui disaient “c’est fini”. Il y a eu les craintes qu’au final ce soit vrai, que tu ai choisi un autre chemin, une autre vérité, que ce temps près des tiens t’ai précipité dans une autre réalité.
Il y a eu cette angoisse de nos pas qui s’éloignent quand nos mains ne se touchent plus, que nos yeux se perdent de vue quand nos obligations nous lient à d’autres vies. Cette impression que peut-être tout pourrait s’arrêter là, dans cet espace sans filet de sécurité, dans cet entre-deux dépourvu de certitude. Il y a eu la peur de ne valoir que 4 minutes au compteur d’une journée qui n’en finit pas, de n’être qu’une parenthèse dans un quotidien bien rempli, une porte de sortie face à des responsabilités écrasantes, un passe-temps agréable sur le calendrier du temps qui passe.
Il y a eu les souvenirs et l’espérance, toujours, la certitude de l’amour et quelque chose de plus fort, de plus grand, le manque comme un trou noir et un tremplin pour retrouver l’essence même de ce qui nous tient, même loin, encore debout, toujours vivants.
Beaucoup de courage! Les montagnes russes, les remises en questions, les peurs, les découvertes joyeuses…En fait, il ne se passe rien pendant cette période mais il se passe plein de choses 😉
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Tout ça en effet Elisa!
Et c’est énorme. Grosses bises
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Magnifique …
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Merci beaucoup!
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Très beau texte Marie. Gros bisous
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Merci beaucoup Catherine.
Grosses bises de nous deux
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Oui, tout ça
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C’est un peu fou cette période…
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Un cri magnifique et une chanson qui donne encore plus de poids à ton texte. Tu vis des temps difficiles. Je te souhaite de trouver un peu de paix intérieure, la patience d’attendre encore et surtout la foi que si c’est le véritable amour, il sera toujours là à la fin de ce confinement. Je te souhaite vraiment de tenir le coup. Ton texte m’a vraiment émue. Tu es douée pour écrire. C’est vraiment très beau. Bonne journée et meilleures pensées à toi et ton fils. Gros bisous 😘☀️🙏🌞
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Certains jours le sont en effet Nicole mais étrangement je ne me sens pas triste, j’accueille tout cela, le beau, le moins beau, les peurs, les jours, les nuits, en allant à l’intérieur de moi, je vais dans les profondeurs parfois là où les secrets se cachent et je les regarde en face, je ne fuis pas. Pour une fois.
Mon fils me met face à mes failles et c’est pour ça peut-être que c’est compliqué. Mais je ne peux que le remercier.
Merci pour tes mots. Et de lire les miens.
Douce et belle journée à toi
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Sachons que la régression commence lorsque le besoin d’être aimé gomme le désir de s’aimer. En revenant à des comportements où l’interlocuteur est en premier lieu soi-même, nous installons progressivement une solide confiance en nous et en l’avenir.
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Je le crois en effet Sabine. Cette période même si par moments difficiles nous donne de nous apprendre, de nous relier à nous-mêmes.
Merci
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Il y a eu et il y aura…
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Oui nous n’en sommes qu’au début ou presque!!
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Tres beau texte et résumé de toutes ces emotions que ce temps hors du temps fait exploser…plein de pensées s’envolent vers toi
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Oui c’est un cap Catherine et c’est positif même si c’est parfois compliqué!
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un bien beau texte qui s’applique dans la recherche pour trouver ce qui nous rapproche de nous même dans cette quête du regard aimant de l’autre
(un aimant : pourquoi résister à cette attirance)
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Oui ce qui nous rapproche de nous-mêmes, c’est l’essence même de la vie…
Merci!
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J’aurais pensé que le confinement calmerait l’hypersensibilité, faute de stimulus externes pour l’alimenter, mais je me demande si ce temps un peu plus “autocentrée” n’a pas l’effet inverse -et à te lire j’ai l’impression que c’est la farandole chez toi aussi.
Laisser la place à chaque émotion, elles ont toutes quelque chose à dire…
“Saltimbanques du bonheur”, oh que j’aime…
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Je pense que ça réveille encore plus de choses Cléa. Etre confronté à soi même n’est pas si évident!!
Je t’envoie plein de pensées en espérant que tu arrives à démêler tout ça et que ce n’est pas trop pesant.
J’aime bien l’image aussi! Merci!
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Un temps mort qui n’en est pas un, un silence assourdissant, se confronter à soi-même, à ses démons, essayer de comprendre, chercher un équilibre. Finalement, c’est sauter d’une émotion à une autre en une fraction de seconde.
Un très beau texte qui met des mots sur beaucoup de maux, merci.
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Oui c’est vraiment un temps face à soi même et ce n’est pas évident. Bon courage à toi.
Merci.
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Qu’est-ce que c’est beau. Tu sais exprimer ces émotions avec les mots, c’est pourtant pas toujours évident. Merci de partager tout ça avec nous, c’est enrichissant, vraiment !
Je t’envoie plein de bonnes ondes et d’amour 🙂
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Merci Justine!
Toujours un plaisir quand ça fait écho.
Grosses bises et prends soin de toi.
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