Nul repos possible. Les années passent et ton absence pèse toujours aussi lourd. Ils sont nombreux à me dire de tourner la page. Je les laisse parler, je laisse leurs beaux discours, qui se veulent amicaux, couler. La rivière de mes larmes les engloutit. Ce n’était pas qu’un sale virus cette putain de maladie, pas un truc qu’on dégage avec des berlingots de Javel. Oui je suis grossière, tu n’aimais pas, je ne disais plus ces mots là. Aucun effort n’était de trop pour toi.
On se prépare à perdre ses parents, jamais son enfant. Même si les brillants chercheurs des instituts, les pontes de la chirurgie, les meilleurs professeurs ne se montraient pas confiants, je gardais l’espoir, d’un miracle sûrement, que quelqu’un m’entendrait, que quelqu’un viendrait nous sortir de là. Les urgences divines devaient être bien engorgées. Personne n’est venu.
Nous n’étions que tous les deux, toi et ton corps à la pâleur marmoréenne, ta peau, ses aspérités, moi et mes frusques bohèmes, histoire de redonner des couleurs aux murs blancs cassés de l’hôpital. Je chantais des chansons ridicules pour te voir sourire, je faisais le clown, je donnais tout pour que la mort se tienne à distance.
Je quittais toujours ta chambre, la peur au ventre, terrifiée à l’idée de te voir pour la dernière fois. Je traversais le jardin, me laissais charmer par la douceur vernale. Il y aurait d’autres matins. Je n’ai jamais cessé d’y croire.
Ce texte a été écrit dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Olivia. Les mots imposés étaient: berlingot-repos-engorger-rivière-virus-bohème-marmoréen-aspérité-vernal. Vous retrouverez le premier texte ici
Comme toujours tu t’en es sortie à merveille de cette page d’écriture “télé-guidée”. Bravo Marie!
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Merci beaucoup Marie!
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comme on comprends cette colère… il y a des morts qu’on n’accepte pas
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Oui je crois que dans certains cas c’est compliqué Adrienne.
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Magnifique 🙏 merci 😘
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Merci beaucoup Nicole.
Grosses bises
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Une belle “épreuve de force” d’avoir mis ces mots imposés avec tant de doigté dans la suite de ta tragique histoire.
On est seul à supporter le grand désarroi laissé par la disparition de son enfant
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Je pense que c’est quelque d’assez inimaginable
Merci et pensées
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Que la vie te soit douce 😉
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Ce n’est qu’une fiction…
Merci
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Ouf , les mots me manquaient 😉
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J’en ai les larmes aux yeux…
Des bisous !
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C’est un drame dans une vie Julie.
Grosses bises et merci pour ta lecture
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Chair de poule, gros soupir, tes mots me parlent…Bravo Marie! Grosses bises
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Merci beaucoup Rachel.
Porte toi bien.
Je t’embrasse
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On n’est jamais prêt à perdre un être cher, encore moins un enfant…
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Non je pense que rien ne nous y prépare. C’est un leurre de le penser
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Oufff comme un coup dans le bide, comme une grande frayeur sur laquelle tu mets des mots … et ça ma belle c’est rare et précieux ! Bises Marie.
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Merci Catherine. Pour tes mots et ton accueil de ce texte!
Grosses bises
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