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Derrière les maux

Crédit Pixabay

Les fantasmes ne sont que des vertiges
Les vestiges d’un imaginaire fécond
Chacun tient la liberté de les réaliser tous
Comme de n’en réaliser aucun

Ils n’ont pas de nom
Ni de patrie
Ceux que l’on écrit nous sont proches
Ou bien appartiennent à d’autres

Derrière les maux
Elle est une identité que chacun façonne à sa guise
Une femme libre
Qui se souvient…

Un jour la femme s’assume
Puis un jour elle devient un fantôme
Un souffle rauque
Impuissant
Parce que l’homme a pris le pouvoir
Il a posé son regard sur sa liberté
Il l’a jugé comme une invitation
A entrer dans un espace qui n’est pas le sien
À faire de son corps un terrain de jeu
De ses jeux
Un objet
Un objectif
Un jour elle ne dira plus rien
Elle lui donnera ce qu’il attend
Elle sera son fantasme éveillé
Sa poupée malléable à merci
Elle nourrira ses rêves de toute puissance

On peut dire le plein
Mais comment dit on le néant?

Face au corps dénudé libéré
Comment dit on le corps caché entaché par le dégoût?

On peut dire les frissons jouissifs
Mais comment dit on la peur glaçante?

Face au silence
Que reste t’il du consentement?

La violence n’est pas cruelle. Elle est sourde, étouffée. Une violence plus noire que la nuit. Une violence qui piétine puis laisse le corps tomber, sombrer, en apnée.

Il a plaqué son corps contre le sien. Rien. Pas un bruit. Pas un geste. Comme si l’absence de mouvement pouvait la protéger.
Il a remonté sa chemise de nuit. Elle a retenu sa respiration. Il a ouvert ses cuisses sans cérémonie. A t’elle résisté? Peut-être.
Il s’est enfoncé en elle.
Un rite. Passage obligé.
Une routine. Celle de la nuit. Celle du silence. Celle de l’absence.

Un jour la femme renaîtra de ses cendres
Elle ne donnera sa confiance
Qu’à ceux qui sauront respecter sa liberté
Ne remettront pas en question ses limites
Qui aimeront son corps, encenseront son audace, glorifieront son désir
Avec le respect qui est dû à chaque être humain
Tout en sachant que jamais rien ne nous appartient

Author:

J'ai l'âme poète...

26 thoughts on “Derrière les maux

  1. Tu ne peux pas mieux parler de toi Marie.
    Enfin, je crois…
    Un exercice pas facile mais “Toi”, tu y arrives bien.
    Je t’embrasse Marie.
    Tony

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    1. Merci beaucoup Tony
      Bizarrement moi qui n’ai jamais aimé parler de moi, c’est ce que j’arrive de mieux à faire!
      Grosses bises

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    1. Mille mercis ma chère Dina. Je t’envoie plein de belles pensées. J’espère que tu vas bien, très bien.
      Je t’embrasse

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      1. Merci ma chère. Côté amour, c’est le paradis. Je suis loin ces temps-ci car mon combat pour la garde des enfants n’est pas fini. Ces derniers mois étaient et le sont encore d’une extrême violence sur mon coeur. Lorsque la garde devient l’objet d’une vengeance personnelle, tu sais que c’est la pire guerre qui puisse exister. J’ai hâte de pouvoir publier Le texte de ma vie. J’attends qu’un point final soit « juridiquement » mis pour pas que ça nuise à moi et à mes trois amours. Je t’embrasse et te souhaite que du bonheur💕

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        1. Je t’envoie tout le soutien dont tu as besoin chère Dina. Te protéger et protéger tes enfants, l’essentiel.
          Ces personnes là savent appuyer là où ça fait mal. Faire souffrir est leur moteur principal. Ils sont mus par une haine sans pareille. Que ton amour et l’amour qui t’entoure te procurent la force de faire face.
          Je t’embrasse fort et prends soin de toi.

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          1. Merci Marie. Tes mots me touchent. Je vois la lumière au bout du tunnel. La haine, les failles du système judiciaire, les juges qui se cachent derrière le statu quo pour donner la garde même si le parent n’est pas adéquat. Bref la totalité quoi. Les enfants vont me revenir ds quelques mois mais d’ici là c’est un passage en enfer obligé pour eux et moi. Je carbure sur l’espoir et l’amour. Mon homme me soutient inconditionnellement. Hâte de dénoncer tout ce que j’ai vécu sur toutes les tribunes. Je t’embrasse et prends bien soin de toi et de ton coco💕

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            1. Il y a tellement d’aberrations dans le système Dina, tellement de juges qui ne vont pas au fond des dossiers.
              C’est malheureusement vrai partout et on arrive à des situations souvent dramatiques.
              L’espoir et l’amour c’est l’essentiel. Si tu es soutenue et accompagnée c’est encore mieux. Tes enfants savent toute l’énergie et l’amour que tu déploies pour eux. C’est un juste combat.
              Je pense à toi et à eux, j’imagine que c’est un crève cœur pour vous tous.
              Prends soin de toi ma jolie.

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  2. C’est “marrant”, mais ce soir, je me disais que cela faisait vingt ans pile poil ce mois-ci que j’ai eu le courage de quitter le père de mon enfant , violent, alcoolique.. 20 ans, une éternité. Et pourtant, l’effroi que je ressentais alors (et qui a longtemps duré car la justice ne reconnait pas l’effroi et il m’a fallu composer avec “ses droits parentaux” des années encore, jusqu’à ce que mon fils dise stop à son tour, un long chemin où l’effroi se mêle à la solitude) je l’ai tapi au fond de ma gorge comme un goût amer qui ne me quittera jamais. Je l’avais choisi, j’assumais, encore heureux que je n’avais pas la gueule fracassée, de quoi je me plaignais.. C’est peu dire que je n’ai jamais ressenti de soutiens de quiconque et n’en cherche plus depuis longtemps..). Parfois, quand on me demande comment je fais pour vivre seule depuis tant d’années, je souris : mais vivre avec moi qui suis une fille sympatoche, c’est le PARADIS !!! Cette liberté, cette douceur, je ne laisserais jamais quiconque me faire croire qu’il peut en posséder les clés. Il faut dire que le mec qui a suivi était pire dans son genre. Plus personne ne me possèdera, il faudra me passer dessus d’abord 😉

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    1. Il y a des dates comme ça!
      J’ai pas mal tu mes émotions aussi fut un temps.
      Les gens ont toujours du mal quand on choisit de vivre seul – ce sont leurs limites! C’est plutôt sympa quand on va bien dans son corps, dans sa tête, dans son cœur de vivre avec soi-même!
      La possession c’est pour moi l’anti-thèse de tout donc je comprends parfaitement ce que tu dis. Et pas seulement pour les relations humaines.
      Belle soirée Christelle

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  3. Coucou Marie, je me demande qu’est-ce qui fait qu’on peut se laisser faire à ce point? Ce n’est pas un jugement, je n’ai eu que des relations toxiques, c’est donc une vraie question. Est-ce qu’il y a vraiment quelque chose en nous qui attire ce genre de personnages ou est-ce que c’est la faute à pas de chance? Perso, je ne crois pas que je pourrais refaire confiance à un homme.

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    1. Je crois qu’il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte Elisa.
      Je pense qu’il y a quelque chose en nous, une vulnérabilité ou quelque chose de plus profond. Quelque chose sur lequel il faut travailler pour s’affranchir de ce mode de fonctionnement.
      Je crois qu’on fait à nouveau confiance le jour où on sait qu’on n’a rien à perdre, juste à gagner. C’est un long processus, de guérison, d’apprentissage de soi et de connaissance.
      Je t’embrasse.

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      1. Je suis d’accord pour l’histoire de la vulnérabilité. Je pense aussi à une sur-empathie, une capacité presque maladive parfois à se mettre à la place de l’autre. Je pense que “refaire confiance” dépend de la personne qu’on a en face. Si c’est quelqu’un de bien, on finit par s’en rendre compte, à mon avis. Gros bisous

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        1. Je te rejoins sur la sur-empathie.
          Pour ma part il y a certaines personnes à qui je sens que je peux faire confiance, d’autres à qui je ne la donne jamais. Quand au père de mon fils, il l’a perdu pour toujours. Certaines personnes disent que je suis dure mais je sais ce que ça coute d’ouvrir la porte même un tout petit peu.
          Je t’embrasse et encore merci pour ces échanges

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          1. Si tu veux, on peut continuer à en parler par mail. Je vais essayer de répondre rapidement à la réponse que tu m’avais envoyée il y a un moment déjà. Bon week-end, bisous

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  4. Tu le fais avec beaucoup d’honnêteté Marie, du respect, même si je sais que pour toi ce n’est pas chose facile.
    Je t’embrasse ma belle.
    Ton ami Tony. 🙂

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  5. Oui, comment dit on le néant, la violence ? Il est si difficile de poser ces mots, mais tu le fais avec brio chère Marie. Bravo d’avoir osé, trop peu le font, ou alors pensent que c’est de leur faute … Avec toute mon affection.

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    1. Tu sais très bien le faire aussi Catherine. Et il faut le dire, sortir les mots. Le silence tue et je crois que ce temps là est révolu.
      Je t’embrasse très fort et merci encore

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Un mot doux pour la route...

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