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On ne peut sauver personne!

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C’est un fait.

Quand on ne le sait pas, on se sent prêt à se perdre corps (et âme) pour l’autre. L’esprit de sacrifice. On cherchera par tous moyens à le/la sortir de telle ou telle histoire, à la diriger vers tel ou tel chemin. En vain. Guérir est un choix personnel. Personne ne peut agir pour une autre personne, l’aider, l’accompagner, si cette personne n’a pas fait ce choix, en elle-même, pour elle-même. Vouloir à tous prix sauver l’autre résulte soit d’une médiocre estime de soi qui a besoin d’un acte fondateur pour espérer s’améliorer, soit d’une forte estime de soi ou beaucoup d’insouciance (je pense à l’amour d’un enfant pour son parent par exemple) qui imagine qu’il peut tout (même ce qui semble par essence impossible).

Quand on le sait. Ou qu’on le comprend enfin, c’est encore un peu compliqué à accepter. C’est compliqué de se dire qu’on ne peut rien pour l’autre, que chacun a son histoire, chacun ses forces et ses faiblesses, chacun aussi ses priorités. C’est compliqué d’accepté de voir une personne que l’on aime sombrer. C’est difficile de se sentir impuissant face au chagrin, à la douleur, aux épreuves de la vie de quelqu’un qu’on aime.

Toutefois on peut écouter, être présent, proposer un avis, donner un conseil, soutenir. Rien de plus. Le cheminement est intérieur. Si la personne ne veut pas le faire ou n’est pas capable, à un instant T de le faire, qui sommes nous pour lui imposer une manière d’être et d’agir?

Quand on l’intègre, c’est presque une libération. De soi. De l’autre. c’est accepter chacun tel qu’il / elle est. C’est accepter nos limites. Et les siennes. C’est accepter qu’il peut choisir telle ou telle voie et que celle-ci peut être à l’opposée de ce que nous aurions fait. C’est son chemin, sa vie. Vouloir lui éviter des erreurs, des impasses, des chutes est humain. Mais c’est aussi lui manquer de respect, ne pas le juger apte à faire face, à choisir la bonne route.

Sauver l’autre n’est pas de notre ressort. La seule personne à laquelle nous pouvons venir en aide, c’est nous-mêmes. Mais sommes-nous prêts à cela? Sommes-nous d’attaque pour plonger dans les profondeurs de la connaissance du Soi?

Votre avis m’intéresse…

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J'ai l'âme poète...

45 thoughts on “On ne peut sauver personne!

  1. Merci pour ces belles paroles de l’acception de soi. Je pense qu’il faut s’aimer soi-même pour avant tout vouloir aider et sauver les autres. Il faut avoir une bonne confiance en soi pour se consacrer aux autres et les aider.

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    1. La connaissance de soi est très certainement la chose la plus importante qui soit. Enfin c’est mon avis.
      Accompagner les autres, oui, les sauver, c’est soit un sacrifice soit un don extrême de soi (l’exemple des religieuses…)
      Merci!

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      1. Je pense qu’il faut être bien dans sa tête pour porter secours aux autres. J’ai un ami qui a le syndrome du sauver, qui s’acharne à vouloir sauver et aider les autres alors qu’il est pas bien lui-même dans sa vie.

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        1. Oh que oui!
          Les “sauveurs” sont souvent ceux qui ont besoin d’être “sauvés”!
          Il faut bien se connaître quand on veut accompagner les autres. D’ailleurs tous les thérapeutes ou presque effectuent en parallèle un travail personnel.
          Merci pour ton retour et belle journée

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  2. Je n’ai pas beaucoup de temps pour commenter les écrits en ce moment Marie mais je partage ton titre : on ne peut sauver personne et surtout pas malgré lui ou elle. C’est à nous de nous sauver si tant est que nous soyons en quelque danger que ce soit

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    1. Oui Marie.
      Nous ne pouvons pas aller contre le choix de l’autre.
      Je parlais en l’occurrence du sauvetage “psychologique”.

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        1. On est sur la même longueur d’ondes Marie. Je ne savais pas si les gens prendrai ça au sens d’un accident justement… auquel cas pour le coup on se doit de tout faire pour essayer de sauver la personne si on peut

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  3. Comprendre que l’on ne peut pas changer l’autre est une étape majeure…
    Seul l’autre peut évoluer, si il le veut.

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    1. Majeure oui!
      Nous sommes les seuls à choisir en effet. C’est d’ailleurs autant libérateur qu’angoissant. Mais c’est une toute autre histoire…
      Merci

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  4. J’ai toujours été celle à laquelle on se confie, celle qui écoute, celle qui aide.
    Et puis, j’ai tenté de sauver quelqu’un, quelqu’un qui m’a fait sombrer, et auquel je donnais toutes les excuses, justement parce que je le pensais victime, et à sauver. Il l’était, mais au lieu de se sauver lui-même, il est devenu bourreau…
    Depuis, je me suis sauvée moi, et j’ai compris.

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    1. Je vois que nous avons été le même genre de personnes Olivia et que nous avons aussi rencontré le même genre de “victime”. C’est ce qui m’a fait réagir aussi!
      Et j’en avais grandement besoin.
      Mille merci

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    2. Je me reconnais beaucoup dans vos écrits. Je suis toujours celle qui écoute, celle a qui on se confie mais j’ai appris de mes erreurs et je reste dorénavant à ma place.

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  5. Après avoir dû renoncer à être bonne soeur j’avais gardé cette volonté de sauver les gens. Je m’y suis cassé les dents et j’ai fini par abandonner . Il est impossible de faire boire un âne qui n’a pas soif ! Depuis je pense plus à moi et cela va beaucoup mieux 🙂 Grosses bises

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    1. Tu m’as fait sourire. Moi aussi je voulais rentrer dans les ordres et sauver le monde!!
      Penser à soi, j’ai grandis avec l’idée que c’était être égoïste, c’est pour ça que j’ai mis temps de temps à passer le cap! Aujourd’hui je m’en porte très bien!
      Grosses bises Paulette

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      1. Bon ben on est trois à avoir voulu rentrer dans les ordres 🙂 On m’a dit un jour que j’aurais détourné les moines du droit chemin si tel était le cas 🙂
        Plus sérieusement, je partage tout à fait ton point de vue. Ton billet me parle. Il ne sert à rien de vouloir être Wonderwoman qui sauve l’humanité. S’occuper de soi est déjà une tâche énorme!
        Bises Marie

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        1. A ce tarif là on aurait pu faire une congrégation Rachel🙂
          J’ai grandi avec l’idée que le “soi” n’avait pas grande importance du coup je me suis tournée vers les autres…
          Tu as raison s’occuper de soi représente déjà un gros travail!
          Grosses bises et merci pour tout.

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  6. J’ai longtemps pensé qu’il suffisait de prendre quelqu’un par la main pour le sauver mais je me trompais. J’ai appris que cette main ne pouvait être qu’une aide et aucun cas le moteur !
    Des bises Marie et très bonne soirée à toi,
    Cécilia

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    1. Merci Cécilia.
      Oui on se fait des fausses idées sur les choses parfois. Et puis on apprend au fil des évènements de la vie.
      Être à l’écoute, oui.
      Une main tendue, aussi.
      Mais il revient à l’autre de faire le choix.
      Grosses bises et bonne fin de journée!

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  7. Très juste, tu as tout dit Marie. Sortir de la position de sauveteur, accepter l’impuissance, laisser chacun grandir à son rythme… Je crois que j’aurais du mal à être thérapeute pour cette raison, même si cela me passionne : je voudrais trop faire à la place des personnes.

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    1. Mille merci!
      Oui laisser chacun faire ses choix, ses erreurs. Nous avançons tous à notre rythme. Et nous avons tous différentes choses à apprendre, comprendre aussi.
      C’est marrant que tu parles du métier de thérapeute car je m’oriente vers cela…tous les thérapeutes ou presque sont aussi accompagnés et ont suivi une formation qui leur apprend à garder la juste place face aux personnes qui leur demandent de l’aide!

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      1. Ah ah ! j’y ai pensé aussi, c’est une reconversion qui me tentait mais je ne pense pas être assez bienveillante et distanciée pour ça. Bravo à toi, c’est un métier passionnant et tellement riche ! Tu as la sensibilité et le respect pour y réussir 🙂

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  8. vouloir sauver quelqu’un qui ne le veut pas s’est courir à l’échec assuré, c’est s’épuiser en vain. quelqu’un qui ne veut pas se faire aider ou accompagner, il ne sert à rien de lui courir après.. mais être juste présent, et écouter, vraiment, c’est déjà énorme, je m’en rends bien compte depuis quelques mois. les gens ont beaucoup de choses à déposer, et apprécient beaucoup qu’on les écoute avec attention, sans jugement. le reste vient ensuite…

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    1. Je suis bien d’accord, ça n’apporte rien, ça ne change rien, on s’épuise et l’autre reste où il est, après tout il n’avait rien demandé!!
      Tout à fait, être là, écouter, c’est déjà énorme. Et beaucoup de gens, comme tu le soulignes n’attendent que ça, une écoute bienveillante. Et puis le reste suit ou pas. Mais ce n’est pas de notre ressort.
      Tout changement doit venir de l’intérieur!
      Merci ma belle.

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  9. Je pense aussi qu’il y a une forme d’inconscience à vouloir sauver les gens. Je veux dire qu’on n’a pas encore compris comment on fonctionnait et le naturel nous pousse à aider, quitte à s’y perdre. Comprendre qui l’on est, comment on fonctionne nous permet d’atteindre une forme de sagesse et d’abandonner assez vite les batailles qui ne valent pas la peine.

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    1. Je pense qu’il y a de ça aussi Elisa. On le veut tellement qu’on se dit que ça ne peut que marcher…
      Apprendre sur soi, apprendre comment on fonctionne, qui l’on est est un cheminement précieux. Si chacun pouvait le faire, le monde s’en porterait mieux!
      Merci

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  10. tu as tellement raison Marie. Longtemps j’ai cru que je pouvais sauver des gens et en fait je m’en suis oubliée moi même…. aujourd’hui j’apprends à me sauver moi-même et c est pas facile…

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    1. C’est le grand risque Maud, se perdre pour les autres.
      Quand on comprend, on revient à soi, c’est un chemin parfois long et douloureux, en effet mais tu verras ça portera ses fruits.
      Bises

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  11. On ne peut sauver personne, en fait. On peut tout juste se sauver soi-même !!! Personne ne se sacrifie par pure abnégation pour les autres. On attend forcément quelque chose, des remerciements qui ne viennent en général jamais, pour la bonne raison d’ailleurs que souvent, l’autre n’a pas demandé ce sacrifice !

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    1. Mais oui Sabine! Et puis certaines personnes n’ont pas du tout envie d’être aidées / sauvées. Alors pourquoi se porter volontaire? On doit avoir un petit côté sado, à vouloir se faire du mal pour rien!!!

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      1. chaque être humain a un chemin qu’il doit accomplir par lui-même, aussi complexe et déroutant qu’il puisse apparaître, mais dont lui seul possède les ressources et les clés pour en dépasser ses écueils.

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        1. Tout est dit Sabine.
          “chacun son histoire” c’est ce que je me répète quand je regarde le parcours déroutant de certaines personnes.
          Merci

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  12. Je découvre ton blog et encore un très bel article qui me parle beaucoup. J’ai pris conscience récemment que j’étais dans ce rôle de sauveur notamment avec ma mère, et que c’était très difficile de se sentir impuissante, de ne pas réussir à l’aider comme je le voudrais. J’ai compris également qu’en voulant sauver ma mère je voulais me sauver moi-même. Son état a un impact énorme dans ma vie, et des conséquences sur toute la famille. Tout le monde en souffre, chacun à sa manière avec des réactions différentes. Je voudrais lui faire passer le message que c’est elle qui a la clef, je lui dit qu’on ne peux pas l’aider si elle ne le veut pas vraiment. Mais, je n’arrive pas à accepter qu’elle ne réagisse pas, je n’arrive pas encore à prendre la bonne distance. Je souffre beaucoup de cette situation. Ma mère se comporte beaucoup en victime et j’ai le sentiment de culpabilité qui me rattrape. Parfois, j’ai l’impression de ne pas l’aider suffisamment ou comme il faut et en même temps, je fais déjà beaucoup. J’essaye d’accepter cette idée que c’est son choix, que je peux être simplement là pour elle et être à l’écoute. J’ai encore un grand cheminement à parcourir.

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    1. Bonjour Lisa, ce n’est pas simple quand cela touche une personne proche de nous, un parent surtout.
      Je comprends ce que tu ressens car j’ai passé des années à essayer de sauver la mienne. Même quand j’ai compris que je ne pouvais pas, que c’était son chemin, que c’était à elle de le faire, j’ai résisté, certaine que mon amour ferait la différence. En vain.
      Ne pouvant sauver ma mère, je suis partie en quête d’une autre âme à sauver et je me suis pris le mur en pleine face.
      Je suis heureuse si ces lignes t’ont apporté un peu de “réconfort”.

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      1. Merci Marie, oui ton article me permets de prendre encore plus conscience de certaines choses. Cela fait aussi des années que je me sens le devoir de sauver ma mère. ça remonte à l’enfance, c’est pour cela que c’est difficile à accepter, parfois j’ai l’impression qu’un enfant ne peux pas être complètement heureux si il voit son parent malheureux. Je crois que je dois guérir mon enfant intérieur, mais ce n’est pas facile. Et si j’analyse, j’aime être une personne à l’écoute, disponible, qui aime aider son entourage et c’est récemment que j’ai compris ce besoin de sauver les autres pour me sauver moi-même et d’entreprendre une démarche de développement personnel. J’ai pris conscience de beaucoup de choses, depuis un an je chemine. Je crois maintenant que si on prends soin de soi et qu’on élève sa conscience il y aura aussi un effet de levier et un impact positif sur l’entourage. Mais, je reste très sensible, je suis une éponge, je ressens beaucoup les émotions des autres. j’apprends à canaliser tout ça. un long cheminement à poursuivre. J’espère que tu as trouvé l’apaisement. Merci pour ton blog si précieux.

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        1. Mais oui c’est compliqué de voir son parent malheureux et de ne rien pouvoir faire. Les enfants se sentent inconsciemment responsables du bonheur de leurs proches. C’est humain.
          Tu as raison de prendre soin de toi et de faire en sorte que tu trouves ta paix. Cela a un impact sur les autres c’est certain. Mais une fois encore il ne faut pas le faire pour les mauvaises raisons. Nous sommes le centre de notre vie, ce n’est pas égoïste de le dire. Je crois que c’est même important de s’en souvenir.
          A 38 ans j’ai enfin intégré que je ne pouvais rien pour ma mère. Elle ne sera jamais guérie de ce mal qui l’a ronge et c’est ainsi. Je ne peux qu’être là, à ses côtés, vivre ce qu’il y a à vivre de bon, profiter de sa présence. Le reste n’est pas de mon ressort, ce n’est pas mon histoire.
          Je suis heureuse que tu trouves des mots qui te parlent ici Lisa. A bientôt!

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Un mot doux pour la route...

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