Je discutais avec une amie hier soir et au cours de la conversation, elle m’a demandé des nouvelles de mes projets d’écriture. Puis d’où j’en étais dans la rédaction de mon manuscrit autobiographique.
Pour tout vous dire j’avais presque fini par oublier ce projet vieux comme le monde !
Je lui ai dit que je l’avais terminé et que j’avais choisi de ne pas le publier. J’ai senti une petite pointe de déception dans sa voix. Et je me suis souvenue que, fut un temps, j’en avais beaucoup parlé. Et que beaucoup de personnes m’avaient soutenu et avaient attendu le point final de ce témoignage.
Avec ce manuscrit, j’ai connu les montagnes russes. Je n’oublie pas qu’il m’a porté pendant des mois. Je ne l’ai jamais pris comme un témoignage. Plutôt comme un moyen pour moi de mettre carte sur table pour pouvoir me libérer. Et j’ai eu de quoi faire. Il a parfaitement rempli sa mission, si bien que quand je l’ai présenté à une maison d’édition, qu’il a retenu l’attention, me replonger dans cette histoire m’a paru comme une perte de temps et d’énergie. J’en avais fait le tour. Et puis avec la maison d’édition ça n’a pas fonctionné. Alors je me suis posée avec ces 200 pages et je me suis posée des questions : pourquoi je l’avais écrit ? Pour qui ? Qu’est-ce que je voulais en faire ?
L’idée de le partager ici chapitre après chapitre fut une option. Mais il me semblait déjà en avoir parlé en long, en large et en travers. J’avais vidé mes tripes sur le papier, compris, accepté, dépassé cette histoire difficile, surmonté le traumatisme, pardonné (pas tout, un peu). Mon divorce avait été prononcé. Je tirais enfin tous les bénéfices de cette expérience. Il y était aussi question de mon fils, de vie intime, des choses que je ne souhaitais pas dévoiler ou pas dans les détails – je l’avais bien assez fait.
Je n’ai pas abandonné, j’ai juste clos un chapitre de ma vie. Je me rends compte que j’ai déjà oublié certaines choses. Des personnes me disent que j’écrirais un jour une autre histoire sur le sujet – est-ce que ça les rassure de penser ça ? – peut-être, je ne sais pas. Aujourd’hui, je suis passée à autre chose. J’ai d’autres idées, d’autres envies. Le manuscrit est là et si certaines personnes de mon entourage veulent le lire (certaines ne le souhaitent absolument pas !), elles savent qu’il est à disposition. Je le garde pour moi, parce que parfois c’est bon de voir le chemin parcouru et puis parce que c’est mon histoire, parce que ce chapitre a largement contribué à la personne que je suis aujourd’hui. Et pour mon fils, bien entendu. Un jour il sera assez grand pour savoir, pour comprendre…
Juste bravo … C’est une force de passer à autre chose, de tourner la page …tu n’oublies pas mais tu avances … Bravo
Belle journée à toi
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Oublier est impossible en effet Cécile. Toutefois chaque jour j’avançais et j’avance encore vers plus de lumière, de paix, de légèreté.
Merci beaucoup pour tes mots. Douce soirée
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Bravo
Le passé nous forge !
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Mille merci.
Oui même si j’ai mis du temps à l’accepter.
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Apaisée est le terme qui me vient en tête.
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C’est exactement cela Pierre. Merci de tout coeur
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bravo à toi et c’est à toi seule de pendre la décision d’en faire ce que tu souhaites. Évidemment certaines personnes seront déçues d’autres soulagées mais le principal c’est que tu sois raccord avec tes intentions personnelles.
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Merci beaucoup Rebecca!
Etre en accord avec moi, voilà ce que je souhaite et ce qui prime aussi sur mes choix.
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Je comprends tellement bien…La démarche du début de mon blog, conseillé par une ancienne psy. Je ne m’attendais pas à “faire mon deuil”, comme on dit. C’est ce qui est arrivé et j’en suis ravie, je n’ai pas besoin d’en faire un roman. Si quelqu’un veut lire, libre à lui/elle mais je n’ai plus besoin d’y revenir. 🙂
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Chacun fait son deuil à sa façon Elisa. On ne s’en rend pas toujours compte tu as raison puis au fil des mots ça se fait. C’est bien que tu ai pu le faire.
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L’avoir écrit a été une sorte d’exutoire pour toi. Tu as su tourner la page et il le faut. Mais tu fais bien de le garder , ce témoignage permettra à ton fils de comprendre ton histoire. Même si j’étais gênée de le faire lire à Junior j’ai par la suite réalisé qu’il avait compris bien des choses et s’était encore plus rapproché de moi 🙂 Grosses bises
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C’était essentiel Paulette!
Je crois que c’est important pour les enfants aussi. Ils ressentent et comprennent plus qu’on ne le pense.
Grosses bises et merci.
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La vie ça va ça vient, puis tout est une question de va et vient 😉, pour toutes choses on sort d’un état pour entrer dans un autre…
Bonne journée Marie 😃
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Oui Tony. Et c’est ça qui est bien. Rien n’est statique. Tout est mouvement
Bon weekend à toi
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Hum, va et vient 😉, mouvement… C’est vrai que c’est bien.
Bonne soirée Marie
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Je te comprends tout à fait. Avoir écrit ces tourments, les avoir couchés noir sur blanc, t’a permis de clore un chapitre de ta vie. Il n’est pas forcément nécessaire de publier, si toi tu n’en vois pas les raisons, et si tu te sens suffisamment guérie de ton passé. L’avenir demande parfois que l’on laisse le passé à sa place 🙂
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“L’avenir demande parfois que l’on laisse le passé à sa place” Très joliment dit en effet!
Mille merci
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Je suis admirative. Il y a des écrits qui sont parfois douloureux à coucher sur le papier et les mener à terme est une sacrée gageure. Bises et belle fin de journée à toi !
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Pour ma part c’était une question de survie fut un temps. J’ai eu besoin de tout mettre noir sur blanc pour pouvoir le dépasser. Et avancer sans ces chaines qui me maintenaient prisonnière du passé.
Mille merci. Très belle soirée à toi aussi
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Amélie Nothomb écrit trois à quatre livres par an, certains pour elle, d’autres sont refusés par son éditeur. Elle n’en publie qu’un par an. Tous les vrais écrivains en ont davantage dans les tiroirs que sur les rayons. Ce sont les mauvais écrivains qui publient tout.
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Certains textes méritent d’être publiés, d’autres pas – très juste Bruno.
Merci
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Non ce n’est pas une question de mérite, tout peut être publié mais certains textes sont parfois trop intimes pour concernés grand monde. L’éditeur cherche un livre qui plaise à la masse. Il préfère un mauvais livre qui se vende plutôt qu’un bon qui ne se vende pas. Un livre qui fait un tabac actuellement s’intitule “La vraie vie”, c’est une rédaction de CM2, un feel good abject qui utilise toutes les ficelles. Ecrire pour plaire à la masse c’est se prostituer. On écrit pour se réparer et si on voit que ce n’est pas si mal et que cela peut plaire on tente d’être publié mais cela ne sert à rien de toute façon. Un bon écrivain n’écrira que deux ou trois bons livres, excepté Victor Hugo. Les seuls bons livres sont ceux où l’on est dedans corps et âme.
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Je suis tout à fait d’accord avec ta dernière phrase.
Plaire à la masse, ça fait longtemps que j’ai accepté que ça ne serait jamais le cas. Rester fidèle à soi-même c’est mon cap.
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je ferai un post là-dessus, je ne perds jamais une occasion d’écrire sur des sujets que je maîtrise mal !
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J’espérais bien que ça te donnerait une idée d’article!
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L’écriture comme exutoire…
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Souvent Laurence. En tous cas pour moi c’est le cas.
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Pour beaucoup d’entre nous, je crois. 🙂
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je suis un peu comme toi. J’écris un livre sur mon vécu (mes différentes expériences de boulot) mais je l’écris d’abord pour moi. Je ne l’ai pas encore fini et je ne sais pas encore si je vais le proposer à éditer (je pense que j’ai aussi peur du refus et de la critique). s’il n’est pas accepté, je pense que je n’insisterai pas et passerai à autre chose. mais je n’en suis pas encore là!
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Le refus et la critique, il faut s’y préparer.
Il faut je pense toujours garder en mémoire pourquoi on écrit. Et puis ensuite voir ce qu’on veut en faire.
Parfois écrire suffira.
Parfois on aura besoin de partager
Bonne écriture en attendant!
Et merci pour ton témoignage
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Je peux comprendre la déception de ton amie, et en même temps, ton sentiment d’avoir déjà livré le travail en bonne et due forme de façon à passer à autre chose et avancer.
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Oui c’est compréhensible Ornella. En ce qui me concerne, j’ai tourné la page. Et cela fait du bien
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Bravo à toi ! Tu as réussi à vivre l’instant en posant tout ce que tu voulais sur ce manuscrit. Tu es allée en adéquation avec ton coeur en décidant de ne pas le publier. Tu as suivie le chemin que tu voulais et c’est tout en ton honneur !
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Suivre son chemin, je crois que c’est là l’essentiel.
Mille merci!
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