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La première fois…

Crédit Pixabay

Est-ce que j’y croyais davantage ? Est-ce que j’avais davantage confiance ? Est-ce que je me sentais plus légitime ?

Le premier recueil, je m’en souviens. Je me souviens des heures à l’écrire et des heures à le peaufiner. J’imaginais déjà comment j’allais le présenter. Et l’enthousiasme de mes lecteurs a rencontré mes espérances les plus folles. En moins d’une semaine les ventes décollaient !

Force est de constater que tout s’est émoussé au fil des années (les meilleurs sont restés!). Je ne jette la pierre à personne, tout le monde a sa vie et se priorités. Je me pose des questions – c’est ce qui me fait avancer. Je me demande quelle est ma part de responsabilité dans cela ? Je me demande à quel moment j’ai changé de cap ?

Je suis comme beaucoup d’auteurs, j’ai envoyé mes manuscrits à des maisons d’édition, j’ai reçu des lettres de refus, j’ai reçu des lettres standards et d’autres plus riches qui me disaient que mon style était plat et sans intérêt, que du revu et corrigé, pas assez de profondeur… J’ai revu, relu des textes, je les ai modifiés en espérant qu’ils seraient plus adaptés. Non. Le manque de reconnaissance du travail réalisé, c’est sûrement le plus dur à encaisser. Surtout venant de personnes dont c’est le métier. J’ai rebondis.

Puis je me suis tournée vers le plus simple – a-priori – parce que l’autoédition c’est loin d’être simple. Je me suis lancée dans le grand bain de tous les postulants au « succès ». J’ai lâché les maisons d’édition, incertaine, pour quelque chose d’aussi incertain. J’ai tenté le site auteur et j’ai dépensé plus d’argent que je n’en ai gagné. Pour au final faire marche arrière – on apprend toujours de ses erreurs.

Je n’ai pas l’âme d’une conquérante dans ce domaine. Je ne crois pas assez en moi pour défendre bec et ongle mes livres, mes mots. Je compte sur les autres pour le faire, je vous l’accorde ce n’est pas très mature comme comportement. Je suis incapable d’aller démarcher des librairies, présenter mon travail, essuyer des refus – il y en a toujours. Je suis toute en paradoxe, préférant le vide à l’audace, préférant déposer mes livres sur des bancs, dans des rames de métro plutôt que d’aller défendre mon “talent” auprès de professionnels. Et après j’ai le culot de me plaindre!

C’est vrai je n’écris pas pour la gloire. J’écris pour partager, pour créer un lien. J’écris pour le plaisir et j’espère être lue – il faut bien l’avouer. J’ai encore de grandes envies, de beaux rêves. J’ai encore des milliers de choses à écrire. Mais je sais que tant que je n’aurai pas confiance, tout ça ne sera que du vent, un souffle fragile au creux d’un matin chagrin…

Ps – Je me pose des questions & Tout va bien

Author:

J'ai l'âme poète...

17 thoughts on “La première fois…

  1. Ma petite Marie,
    Moi j’ai foi en toi 😉, mais cette fois je vais être le plus sincère possible en ce qui concerne la foi que j’ai placé en toi 😉, tu es une humaniste, une petite nana géniale se battant Bec et ongle pour de grandes valeurs.
    Fier d’être ton ami 😁
    Tony

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  2. Je veux bien me coller au sale boulot de dire ce que je pense sincèrement de tes écrits. Je pense qu’ils sont bien rédigés, qu’ils se lisent facilement et qu’ils ont beaucoup de choses à dire, à raconter, beaucoup de vécu qui doit toucher principalement les femmes mais pas que. Toutefois le style manque de décalage, d’images nouvelles et fortes, de folie poétique d’humour surréaliste, de bizarrerie, d’absurde pour sortir du lot. Il n’a pas de place dans la ligne éditorialiste actuelle à moins de s’adapter à la régence des feel good. Je sais ce que c’est, j’ai moi-même reçu ce genre de lettres tout en ayant été de l’autre côté de la barrière. Se lancer dans l’auto-édition est dans ce cas précis la bonne solution.

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  3. Le fait de se poser des questions est une qualité car cela prouve que tu veux avancer, que tu ne dors pas sur tes lauriers mais essaie de te remettre en question sans cesse pour t’améliorer ! Sache que tu as un vrai talent, qu’on a plaisir à lire tes textes ! Je t’embrasse !

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    1. Merci pour tes encouragements Soa. Se remettre en question est indispensable pour moi. C’est ce qui me permet de grandir.
      Grosses bises

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  4. ll n’y a aucun nombrilisme ni égoïsme mal placé à commencer par croire en soi. Se faire confiance n’est toutefois pas synonyme de toute-puissance, auquel cas on en viendrait à prendre une place qui poserait un déni sur nos limites humaines. Toute la subtilité de la foi consiste effectivement à repousser nos limites, tout en sachant que nous avons à faire confiance à cet indéfinissable qui nous dépasse et sur lequel nous n’avons aucune prise. Avoir la foi consiste à être persuadé, envers et contre tout ou tous, que cette énergie supérieure, prendra quoi qu’il en soit le relais sans qu’il soit besoin de comprendre. Aussi est-ce à nous qu’il revient de planter les bonnes graines…

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    1. Tout un chemin Sabine. Planter les bonnes graines, c’est exactement cela. Au jour le jour…

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  5. Je te comprends, j’ai la même chose pour le boulot. Je ne pourrais pas bosser à l’extérieur, une journée complète, je l’ai déjà dit et redit mais je pourrais faire quelque chose de chez moi, . Or, je ne me sens plus capable de faire de prospecter et de faire des démarches que j’ai déjà faites et qui ne m’ont servies à rien par le passé. J’estime ne pas avoir d’énergie à dépenser dans des trucs aussi incertains. Mais peut-être as tu raison, c’est le manque de confiance, encore plus que le reste, qui nous bloque. Bisous

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    1. Il n’est peut-être pas la seule raison Elisa. Mais je crois qu’il y est pour beaucoup. Ne reste plus qu’à travailler la dessus!
      Merci et belle soirée à toi.

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  6. Être lue, reconnue, comprise, adulée, riche ou aimée sont autant d’objectifs différents ou complémentaires qui peuvent, je pense, accompagner le parcours d’une publication. Pour être lue, il faut être d’abord visible, peut-être en gagnant un prix qui attire l’attention des lecteurs, peut-être en attirant l’attention d’un influenceur ayant une crédibilité établie, en passant une entrevue dans un média à grande diffusion et en touchant les gens, mais il faut, j’en suis plutôt convaincu, une rampe de lancement. Ensuite, il faut que le texte, ce qu’on raconte touche les gens là où ils avaient envie d’être touchés, au moment où ils en avaient envie. Là-dessus, je pense qu’on a peu de contrôle et que ca relève davantage de la synchronicité, des événements qui se mettent en place, comme un grand scénario déjà écrit.

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  7. Ahh la confiance, c’est quelque chose de si difficile. Je pense que toi et moi sommes dans le même bateau à ce niveau là. Alors que nous n’avons sans doute pas de raisons véritables de nous en faire.

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    1. C’est ce que je me dis aussi Ornella.
      Je me souviens d’avoir croisé une personne un jour qui m’avait dit “vous pouvez beaucoup mais tant que vous n’aurez pas confiance en vous, rien ne sera possible.”

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Un mot doux pour la route...

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