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Le chagrin d’autrui et l’acceptation de nos limites

Il arrive parfois que dans la vie nous soyons confrontés à des choses plus douloureuses que d’autres, des choses qui ne nous touchent pas directement mais qui viennent raviver des peurs, des angoisses, des doutes. Notre inconscient se réveille au contact de nouvelles qui nous font de la peine. Et nous avons du mal à gérer la vague qui nous submerge.

Que faire ?

Il est nécessaire d’accepter nos limites, notre vulnérabilité. La souffrance de l’autre n’est pas notre souffrance. La porter ne diminuera pas le poids que l’autre devra porter. Il me parait difficile d’écrire « chacun sa souffrance » pourtant c’est une nécessité. L’autre a besoin de notre soutien, de notre écoute. Pas de nous voir nous écrouler, alors que lui-même tient à peine debout.

Dans certaines situations, nous perdons pied, nous voudrions être d’un quelconque secours mais nous n’y arrivons pas. N’ayons pas peur de dire « je ne peux pas ». Ce n’est pas être égoïste, c’est juste avouer que le chagrin de l’autre nous dépasse. En nous laissant le temps de digérer, nous nous laissons une chance de comprendre pourquoi telle ou telle nouvelle nous secoue autant. Une fois que le conscient reprend le dessus, nous pouvons changer notre façon d’appréhender les choses. Notre soutien devient puissant. Et c’est ce dont l’autre a besoin aussi.

Une personne qui souffre a besoin d’épaules solides pour avancer, se reconstruire. Notre fragilité ne lui est d’aucun secours. Notre fragilité peut aussi nous desservir. Rien ne sert de vouloir à tous prix être au top. Bien sûr autour de nous, nous connaissons des personnes qui semblent tout gérer avec beaucoup de courage, des héros qui nous font nous sentir tous petits, ridicules. Qui sait comment ces personnes vivent les choses, dans leur intimité, au plus profond de leur être.

Parfois nous ne pouvons tout simplement pas faire certaines choses, pas être présents tout le temps. C’est humain. Ca ne veut pas dire que nous ne pensons pas aux autres. D’ailleurs parfois l’autre a juste besoin de ça, de savoir que nous pensons à lui, que nous sommes là. Tout simplement.

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J'ai l'âme poète...

32 thoughts on “Le chagrin d’autrui et l’acceptation de nos limites

  1. Un billet qui sonne très juste ! Nous ne pouvons pas supporter toute la misère du monde, juste essayer de redonner des forces à celui qui est meurtri. L’Hom m’a beaucoup aidée à aller dans ce sens 🙂 Belle journée Marie Bisous

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    1. Tout à fait Paulette. Et puis un mot, une pensée, un geste ont du poids et aident celui qui souffre à repartir, à avancer. Merci à l’Hom!
      Grosses bises et douce journée.

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  2. Tout à fait d’accord avec toi ! Pour survivre au drame qui nous a touché, j’avais besoin d’être entourer de gens solides et cela a été le cas ! Beaucoup m’aident à avancer. Bisous Marie.

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    1. J’imagine Béa. Il faut parfois se laisser un peu de temps pour ensuite être pus fort pour soutenir ceux qui souffrent. Car face aux drames de la vie, le soutien de l’entourage est vital .
      Grosses bises à toi.

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  3. Je suis souvent dans une situation où je me sens obligée de porter la souffrance des autres. Puis je me rends compte que je suis impuissante à changer ne serait-ce qu’un iota de leur situation, et çà me fait mal, çà me ronge. Tes mots me font du bien, car c’est vrai qu’il arrive bien souvent où nous sommes confrontés à des situations que nous ne pouvons malheureusement pas changer. Merci pour cet article qui fait du bien.

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    1. J’ai longtemps vécu la souffrance des autres comme quelque chose de très douloureux, car comme toi je cherchais à soulager l’autre sans jamais y arriver. Chaque souffrance est différente et personne ne peut réellement nous en décharger. Seules l’écoute, la présence, l’attention sont des valeurs sûres. Contente que cet article t’aide à y voir plus clair Corinne. Merci

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  4. Tu as raison Marie, nous ne pouvons pas porter la souffrance de l’autre. Et nous sommes parfois impuissants à la soulager. L’entendre, c’est ce qui compte je crois.

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  5. C’est vrai que pour aider quelqu’un, il faut commencer par être soi même solide et ne pas se prendre en pleine figure sa souffrance. Je suis personnellement bien souvent désarmée face aux personnes qui souffrent : je ne sais que faire dans ces situations-là.

    En tout cas, merci pour cet article !

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    1. Catwoman, ce n’est pas toujours facile de savoir comment se comporter, quoi dire, comment le dire. D’expérience, un mot, une attention valent mieux que tout plein de discours.
      Grosses bises

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  6. Cet article très juste m’a beaucoup touché, j’aimerais compléter avec une autre façon de voir le problème :
    Le chagrin de l’autre nous dépasse souvent et nous met face à nos propres faiblesses car on a tendance à vouloir le faire disparaitre au plus vite. Comme tu le dis si bien, il n’est pas de notre devoir de le supporter, ce chagrin, ni de le faire disparaitre car notre rôle d’ami est d’aider.
    J’ai aidé un ami qui venait de perdre son père en lui rappelant simplement une leçon que nous avions reçu tous les deux en classe : “Tu as le droit d’être triste, tu as le droit d’aller mal, tu as le droit de prendre du temps pour t’en remettre, ce n’est pas à nous de décider qu’il faut que tu ailles mieux…“
    Je n’avais pas trop réfléchi avant de lui dire ça, mais le fait que mes paroles l’aient bien aidé m’a fait cogité.
    Dès qu’un petit se fait mal, on se jette sur lui pour lui dire : “Non, c’est bon, tu n’as plus mal, arrête de pleurer, et tout va bien.” Et pour le chagrin des “grands”, le reflex demeure : “Aller, hop ! Viens boire un verre avec nous et oublie ça” ou encore : “Change-toi les idées !”
    On peut aider l’autre en lui laissant simplement le temps…

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    1. Ce que tu as dit à ton ami est très juste Céline. Et c’est de se donner le temps de faire son deuil qui fait la différence. C’est certain notre sociéte a tendance à vouloir tout accélérer. Il faut vite passer à autre chose. Mais si on ne guérit pas de son chagrin, on ne s’en sort jamais vraiment. Donner à l’autre le temps est un beau cadeau je trouve.
      Merci et bienvenue chez moi!

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  7. Tout à fait d’accord avec toi Marie! Rien ne sert de vouloir jouer les héroïnes à tout prix, parfois notre seule présence peut être un réconfort…
    Bisous

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    1. C’est exactement ça Rachel. Etre là pour l’autre. Se savoir soutenu aide beaucoup dans les moments difficiles. Et parfois aider, c’est aussi simple que cela. Grosses bises et belle journée

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    1. Je suis heureuse que ces mots te parlent ma douce Karine. Je pense bien à toi. Belle journée.

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    1. Pas si facile Petite Yaye. On aimerait parfois pouvoir beaucoup plus, même être un peu magicien. Douces pensées de Paris

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  8. Laisser du temps à l’autre, voilà les mots justes, Célineéline. Pourquoi vouloir gommer le chagrin, alors que c’est lui souvent qui permet d’aller au bout de l’émotion et de “redémarrer” doucement.

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  9. Je suis d’accord avec toi Marie .et puis laisser le temps au chagrin, c’est si important.
    Merci pour ce très bel article.
    Bises et bonne soirée à toi

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    1. Merci beaucoup à toi. Laisser le chagrin s’exprimer c’est essentiel. Le chagrin nous rattrape toujours de toute façon. Et ce que nous ne réglons pas aujourd’hui il faudra le régler un jour.

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  10. Effectivement, nous devons accepter nos limites, car le temps qui passe nous rappelle chaque jour que ce qui compte c’est de se respecter et ne pas vouloir toujours tout contrôler, tout arranger. Savoir rester à sa place quand on n’est pas concernée directement c’est aussi mettre de la distance par rapports aux événements s’ils sont de nature à nous perturber plus qu’à nous booster. Ceci ce n’est pas être indifférent face aux êtres et aux situations mais je crois après un travail sur moi que l’on ne peut pas être le “sauveur” de tout ce qui se passe autour de nous, il faut l’accepter ce sont nos limites… protectrices celles-là. Et puis on y gagne, on se rend disponible, on retrouve de l’énergie pour accomplir ce pour quoi on est vraiment destiné n’en déplaise à l’entourage.

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    1. Je te rejoins Sabine. Je n’ai compris et accepté cela que depuis peu de temps. C’est parfois difficile de se dire que nous ne pouvons rien pour l’autre. Mais à trop vouloir être là pour les autres, on en oublie souvent de prendre soin de soi aussi. Accepter nos limites et accepter qu’on ne peut pas tout supporter, tout encaisser, tout contrôler. C’est un travail, mais un travail qui nous apporte mieux être et énergie au quotidien, comme tu le dis si bien. Merci!

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