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S’aimer : Bilan de l’année 2014

L’année 2014 touche à sa fin. Et si vous vous souvenez bien, mon mot pour cette année était : M’aimer.

Vaste programme, me disiez-vous.

Il m’a fallu du temps pour comprendre la célèbre phrase de Gandhi « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ». Et surtout pour intégrer ce que la signifiait réellement pour moi, pour nous tous aussi, dans la vie de tous les jours.

Le début d’année a été plus ou moins chaotique. J’ai cherché un peu partout une méthode imparable pour s’aimer soi-même.

Aimer les autres, ça m’a toujours paru très facile. Faites ce que je dis et pas ce que je fais surtout. J’ai toujours plus ou moins eu les mots justes pour les autres, pour les soutenir dans les épreuves, les aider dans les coups durs, les réconforter, les accompagner dans les moments heureux. J’ai toujours plus ou moins su leur dire qu’ils étaient formidables tels qu’ils étaient. J’ai toujours plus ou moins réussi à les motiver, à les pousser vers l’avant.

Mais alors ce que je faisais pour les autres, j’ai toujours été incapable de le faire pour moi. J’utilisais toujours à mon égard des mots injustes, voir peu sympathiques. J’étais quiche, cruche, je n’arrivais à rien, je n’avais pas de volonté, j’étais une petite chose, qui finirait par suivre une voie pas faite pour moi mais dans laquelle je pourrais me reposer tranquillement en attendant la fin de mon existence terrestre.

Avec les autres, j’étais au taquet.

Avec moi-même, j’étais vache, très vache même.

Un jour ou l’autre, tôt ou tard, je peux vous dire on se prend le boomerang dans la figure. On ne peut pas construire sa vie sur les autres, si à la base, on n’a pas pris soin de s’occuper de soi. J’ai nié cette évidence pendant des tas d’années. J’ai vécu sur mon nuage, en pensant que je n’aurai jamais à vraiment m’occuper de moi, que moi je réussirai (forcément) là où tous les autres avaient lamentablement échoués. Mais quand je suis tombée de mon nuage, j’ai été sonnée pendant un bon moment et j’ai eu un peu de mal à refaire surface.

Il a donc fallut à un moment donné que je me regarde dans une glace et que je me rende compte qu’il était grand temps de faire quelque chose, de passer à la vitesse supérieure, si je ne voulais pas passer à côté de ma vie.

M’aimer. J’étais prête. Ca faisait déjà 4 ans que j’avais l’idée en tête. Mais je n’étais pas encore arrivée à la phase « action ». C’était l’occasion.

Donc le début d’année a été rude. C’était comme repartir à zéro, réapprendre à lire, à déchiffrer. Je me suis un peu perdue dans pas mal de lectures. J’ai tenté de mettre des techniques en application sans grand succès. Comme je ne suis pas de nature patiente, je voulais m’aimer, là, tout de suite. C’était un peu naïf de ma part.

J’ai donc accepté de me perdre un peu pour mieux me retrouver. Et pendant longtemps j’ai eu l’impression que rien ne se passait. Je faisais du sur place. J’attendais le déclic. Parlez-moi du déclic, ce fameux déclic que j’ai souvent attendu mais qui n’est jamais venu me sauver de quoi que ce soit.

J’ai commencé alors à me regarder différemment. J’ai commencé à noter au fur et à mesure tous ces principes sans queue ni tête que j’avais sur tout, sur tous. J’ai commencé à m’intéresser aux autres, sous un angle que je n’avais jamais osé auparavant. Et doucement, j’ai trouvé ma place, dans ma vie et avec les autres. Je me suis sentie plus légère. Un matin, je me suis trouvé jolie. Un autre, j’ai regardé la petite fille que j’étais avec bienveillance. Un autre jour, j’ai eu envie de prendre dans mes bras, la jeune maman que j’avais été, tremblante de peur à l’idée de devoir mettre au monde un enfant seule. Je me suis lentement apprivoisée.

Je suis désormais capable de rire avec quelqu’un, sans me demander si l’autre me trouve bête ou peu intéressante.

Je suis désormais capable de créer des liens avec des commerçants par exemple, de discuter avec des inconnus de banalités.

Je ne me sens plus à part. J’ai mes idées et mes idéaux. Certains les partagent, d’autres pas, mais je l’accepte. Et je ne me sens plus coupable quand quelqu’un n’est pas d’accord avec moi.

Mes valeurs restent inchangées. Mais je les maîtrise beaucoup mieux qu’avant. Elles ne m’apparaissent pas comme un poids lourd à porter, mais comme une part intégrante de ma personnalité.

Je suis une solitaire sociable. J’aime mon indépendance, j’aime me retrouver seule, j’aime le silence. J’aime tout autant refaire le monde avec mes amies ou papoter pendant des heures, rencontrer de nouvelles personnes, vivre de nouvelles aventures.

Durant tous ces mois où j’avais l’impression que rien ne se passait, tout se mettait en place à l’intérieur de moi. Le déclic a eu lieu sans que je m’en aperçoive. J’ai trouvé mon équilibre, celui qui me convient. Sans trop me torturer l’esprit, juste en me laissant une chance, enfin, d’être moi.

S’aimer – Pari tenu et remporté !

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J'ai l'âme poète...

34 thoughts on “S’aimer : Bilan de l’année 2014

    1. Mille merci Jasmin et bienvenue dans mon univers. C’est une résolution à renouveller encore et toujours…

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    1. Je n’aurai jamais cru cela possible Paulette. Et pourtant…
      Mille merci et grosses bises à toi

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  1. bravo Marie tu peux etre fiere de ce chemin parcouru tu as reussi ton challenge! j’aime particulierement ta definition de solitaire sociable c’est ainsi que je pourrais me decrire! plein de bises a toi et au petit loup qui a la chance d’avoir une telle maman.

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    1. Merci Catherine. Un challenge de remporté c’est Champagne! Un autre suit, tout aussi passionnant.
      Je t’embrasse bien fort et merci pour ton amitié.

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  2. Bravo Marie ! Je suis si contente que tu ais pu trouver un certain équilibre qui te permette enfin de t’aimer. C’est un travail de longue haleine qui demande beaucoup d’efforts et de patience mais qui en vaut la peine, à tous les coups ! Je t’embrasse bien fort ❤

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    1. Il en vaut la peine Karine. Mais en effet ce n’est pas facile tous les jours. Il faut s’en donner les moyens.
      Ce qui compte c’est le résultat et le chemin parcouru. Je ne pensais jamais pouvoir dire “je suis bien”. C’est chose faite.
      Grosses bises de Paris

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  3. J’aime beaucoup ce passage “Un matin, je me suis trouvé jolie. Un autre, j’ai regardé la petite fille que j’étais avec bienveillance. Un autre jour, j’ai eu envie de prendre dans mes bras…”.
    Je suis contente que ton déclic ait eu lieu, c’est agréable de se sentir bien avec soi et avec les autres ; garde ces sensations bien précieusement car rien n’est acquis, même pas ça… Au fil de nos expériences, tout peut encore changer.
    Et c’est amusant j’aime aussi la solitude et le silence de temps en temps, il ne me font pas peur au contraire, il permettent justement de nous apprivoiser nous mêmes.

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    1. Merci Onee. Il faut toujours resté aux abois, continuer à travailler sur soi, ne pas se laisser dépasser par les évènements.
      Oui la solitude est précieuse surtout dans le monde dans lequel nous vivons.
      Belles fêtes de fin d’année à toi!

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  4. Comme tout cela est bien dit!
    C’est vrai que c’est important de s’accepter soit-même. A partir de là, le bonheur t’ouvre ses bras et tu pourras suivre ton chemin plus facilement.
    Bises.

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    1. Tout à fait Linette. C’est un travail difficile parfois mais tellement nécessaire, essentiel à la vie.
      Je t’embrasse bien fort moi aussi.

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  5. Je suis vraiment heureuse pour toi ma belle Marie, c’est une quête longue et difficile qui demande beaucoup de tolérance envers soit même, mais c’est aussi la clé de tout ce que ‘on peut souhaiter de meilleur à quelqu’un et c est ce que je te souhaite de tout mon coeur ❤

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    1. Je te remercie du fond du coeur. De la tolérance, c’est vrai et accepters ses forces et ses faiblesses sans les juger. Un travail de longue haleine qui paye. Bonnes fêtes de fin d’année à toi. Des bises de Paris

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  6. Bonsoir,
    Je vous ai découvert il y a quelques mois seulement, je suis tombée par hasard sur vos (puis-je vous tutoyer?) mots, des mots qui expriment si bien ce que vous ressentez. Je vous avoue que j’étais touchée en plein cœur.Peut-être parce que vous exprimez si bien ces moments de doutes qui nous envahis, ces moments de vérité qui nous font voir comme on est vraiment, qui font que, que l’on veuille ou non, pour avancer, il faut faire face, pour enfin se donner une chance de trouver sa voie. Nous ne traversons pas les mêmes épreuves, j’ignorais même votre existence il y a deux ou trois mois à peine, et pourtant, je me sens très proche de tout ce que vous exprimez. Et c’est ce post qui m’a décidée à vous écrire pour vous remercier : merci pour ces leçons de bienveillance, pour ces moments de doute qui subsistent pourtant, mais vous avancez, à votre rythme, et c’est cela le plus important. Merci de mettre des mots sur mes maux, de me faire comprendre que, quand ce boomerang que l’on se prend au moment où on ne s’y attend pas surgit,(et qu’on n’a pas voulu voir grâce à tous ces stratagèmes que l’on élabore ingénieusement), il est normal de douter, de se sentir anéantie, de naviguer à vue, de pleurer, de “morfler” mais que, petit à petit, à force de persévérance, parfois d’errance…et de temps aussi, j’imagine, le brouillard fait place à un rayon de soleil, et on mesure à quel point le chemin était long, difficile mais que l’éclaircie est là, je veux dire, que l’éclaircie est possible. Désormais, je penserai plus souvent à cette phrase de Ghandi, elle accompagnera mes journées, pour me donner du courage. J’espère comme vous, tenir mes promesses l’année prochaine, la fin de cette année étant particulièrement difficile et le début de cette nouvelle année qui se profile promet de l’être tout autant.Merci infiniment, chère Marie.
    Maë L.

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    1. Ma chère Maë. .
      Je suis très touchée par votre message. J’avoue que je parle assez librement de moi, de ma vie, pour que mon expérience serve à d’autres, puisse les aider à trouver leur voie, à sortir des ténèbres, à avancer vers la lumière. Et quand je constate que mes mots font échos à d’autres maux, qu’ils ont le pouvoir de guider, je me dis que ça en vaut la peine.
      Je ne sais pas ce que vous vivez ni à quels démons vous devez faire face, mais sachez que mes pensées vous accompagnent. L’éclaircie est là, au bout du chemin. La lumière surgit un jour, elle nous montre la route vers une vie plus sereine, plus heureuse, plus épanouie.
      Merci d’avoir laissé ce message, d’avoir osé.
      La route est longue, parfois cabossée, on avance puis on recule, on espère et on désespère, on en bave et on célèbre quelques victoires. Mais malgré tout, cette route nous conduit vers nous. Il faut tenir et toujours se souvenir que ça en vaut la peine.

      Je vous souhaite des fêtes de fin d’année aussi paisibles que possible.
      Prenez soin de vous. Merci pour tout ce que vous m’avez apporté en laissant l’empreinte de votre passage ici.
      Marie

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  7. (^‿^)✿

    🙂 Hello chère Marie ❤

    Merci pour ce partage !

    Tu as trouvé un équilibre et j’en suis réellement HEUREUSE !
    Tu es une belle personne Marie et je suis ravie de te connaitre via les blogs.
    Ton fils a beaucoup de chance d’avoir une maman comme toi Ma Belle ! 🙂

    Je te souhaite de Joyeuses Fêtes !!!! GROS BISOUS à vous deux 🙂 🙂 🙂 ✿⊱。。

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    1. Merci pour tes mots sincères chère Nancy. C’est bon d’être enfin HEUREUSE!
      Joyeux Noel à vous deux. Profitez pleinement de ces moments magiques.
      Des bises de Paris

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  8. 🙂 Tes mots sont très touchants et ils font plaisir! Très heureuse de t’avoir rencontré pendant ce déclic et d’avoir pu rire avec toi, et encore plein d’autres fois, je l’espère!

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    1. Merci ma belle. C’est vrai qu’on a bien rit et c’est fou comme c’était agréable. J’espère que 2015 nous offrira d’autres moments comme celui-là.

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Un mot doux pour la route...

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