Posted in Emprise et Renaissance

La nuit a refermé ses bras sur ton souvenir

Tu n’es plus qu’un souvenir. Je ne pensais pas pouvoir écrire ces mots là un jour.

Je pensais que tu rattraperais le coup, que tu sortirais le grand jeu, qu’au fond les films ne nous vendaient pas que du rêve, mais une part aussi infime soit elle de la réalité. Dès que je passais quelques heures seule avec moi-même, elles furent rares d’ailleurs, je me disais qu’un jour toi et moi, nous nous retrouverions. C’est étrange, dans ces instants-là, j’arrivais à oublier tout le mal que tu m’as fait. Je niais facilement les menaces et le silence qui avaient fini par entacher nos sentiments. Je te pardonnais et je regardais le ciel, le cœur un peu moins lourd, certaine de te retrouver quelque part, un peu plus tard.

Encore récemment, en perdant ma main sur mes draps blancs, dans mon lit trop grand pour un seul corps, je pensais pouvoir saisir ta main. Mais le vide me rassurait autant qu’il me peinait.

Te laisser partir. Je crois que c’est ce qui a été le plus dur. Te laisser au passé et faire un trait sur cette relation que nous aurions pu avoir. A défaut d’être amants, nous aurions pu être parents. J’y ai cru sincèrement. J’y ai cru comme petite fille, je croyais au Prince Charmant. J’y ai cru dans mes rêves, dans ces mots écrits sur le papier vierge, dans ces intentions de prières scandées en sourdine pour ne pas éveiller les soupçons. J’y ai cru pour moi, pour toi et pour lui aussi. J’ai cru que tu avais un meilleur fond que cet abruti (pardonne-moi le terme) qui te tient lieu de meilleur ami. Au fond, je ne l’ai jamais aimé mais je dois lui reconnaître une qualité (juste une), celle d’avoir osé avouer à celle qu’il a épousée, qu’il le faisait pour des papiers. Toi, tu n’en as même pas été capable. Tu as joué le joli cœur, l’amoureux transi, le petit garçon blessé, l’homme fort et l’amant fou.

La nuit a souvent fait ressurgir ton visage. Au début je fuyais, dans tous mes rêves je fuyais, avant qu’il ne soit trop tard. Je faisais mes valises en vitesse. J’avais peur et je me réveillais en nage. Et puis un jour, après une énième course-poursuite dans un aéroport de pacotille, j’ai refermé la porte sur tes doigts. J’ai fermé la porte et j’ai respiré, tandis que toi, tu tambourinais dessus comme un forcené.

Une image.

Un souvenir.

Et la nuit qui m’étreint dans ses bras apaisants. Pour toujours, sans toi.

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J'ai l'âme poète...

22 thoughts on “La nuit a refermé ses bras sur ton souvenir

  1. C’est un mal pour un bien, tu as fermé cette parenthèse de ta vie, tu as ouvert les yeux sur votre relation. Quel courage d’avoir fait ce pas par toi même.
    Tu es prête pour une nouvelle vie avec ton petit prince. Finalement tu l’as trouvé.
    Des bisous Marie de nous tous

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    1. Ca fait du bien en effet. Ca n’a pas été simple. Mais je suis prête pour une nouvelle vie!
      Douces pensées et mille merci Nath.

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  2. quel beau billet! et quel chemin pour en arriver a refermrr la porte des souvenirs et se permettre daborder sereinement une nouvelle vie! bravo Marie! bises

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    1. Du chemin de parcouru. C’est pour ça que ça fait du bien de regarder en arrière de temps en temps, juste pour voir qu’on avance et qu’on avance bien.
      Mille merci Catherine.

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  3. Tu méritais mieux et la porte fermée, c’est ce qui pouvait arriver de mieux pour continuer ta route ❤ je pense à toi, de gs bisous à toi et Boubou

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    1. Il fallait refermer la porte pour revivre et reconstruire Ptite Delph. Merci pour ton soutien sans faille.
      Bises

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  4. Les moments d’attente d’un hypothétique retour à des sentiments auxquels tu aspirais puisqu’il te les avait promis, j’ai connu cela aussi. Persuadée qu’il disait vrai pour mieux me faire souffrir et me trahir ! Tu as fermé la porte et c’est parfait pour vous deux, ton petit Prince et toi 🙂 Bisous Marie

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    1. Je crois aue tu me comprends très bien Paulette. Il fallait refermer cette porte pour repartir vers une nouvelle vie, plus lumineuse et plus vraie.
      Bises de nous deux!

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  5. Quel difficile chemin à parcourir. Et pourtant tu avances, pas à pas, vers ton nouvel équilibre. Merci pour tes mots toujours inspirants.

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    1. Merci à toi Marie de me lire et de m’aider aussi à avancer. Il faut se laisser le temps de faire son deuil je crois et ne pas penser que tout va passer tout seul.

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  6. Demain t’apportera forcément son lot de bonheur !! Et pour avancer et se remettre des moments douloureux, il faut toujours essayer d’en tirer du positif et souvent c’est ce que cela nous apprend sur nous.
    Ton texte est très beau. L’émotion qui s’en dégage est palpable.

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    1. Merci Carène. On apprend tellement de ce qui nous fait mal. Un jour, on se sent capable de rebondir et d’aller de l’avant, ce jour là, tout s’efface et tout recommence. La vie reprend ses droits.

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  7. Tes mots sont tellements… TOUCHANTS !!!! ça vient du cœur et ça se sent !!
    Je suis encore au stade du “j’ai pardonné” je ne suis pas rancunière comme je dis souvent. Mais j’avance, quand même.
    En tout cas, tu as une force incroyable, ça se ressent tellement. Tu t’es battue pour en arriver là aujourd’hui: une femme libérée.
    Gros Bisous

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    1. Tes mots me touchent énormément. Toute séparation implique de faire son deuil, cela prend du temps et il faut également accepter d’être patient, de se laisser une chance de passer par tous les stades, comme celui de la colère ou de la peine, de la culpabilité puis de l’adieu.
      Le résultat, c’est ça, la liberté.
      Je t’embrasse bien fort. Prends bien soin de toi.

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  8. C’est juste magnifique Marie, tu écris vraiment bien, on ressens parfaitement ce que tu ressens. Nous, en tout cas, on ne te laissera pas tomber ! Et après tout il faut rester positive maintenant que la page est tournée et je crois que tu t’en sors très bien. Garde bien cette force ❤

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    1. Merci beaucoup Sophie pour tes mots rassurants. Ma reconstruction je la dois en partie à ma famille et mes amis. Ce sont eux qui m’ont tendu la main quand j’étais au fond du trou et ça je ne l’oublierai jamais.

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Un mot doux pour la route...

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